PRESIDENTIELLE 2018 La diaspora malienne à l’assaut de Koulouba

Hamadoun Touré, ancien conseiller spécial du président Paul Kagamé et ancien fonctionnaire de l’Union internationale des Télécommunication (UIT) basée à Genève, et de Clément Dembélé, professeur d’Université basé en France

Les élections présidentielles de 2018 n’intéressent pas que les hommes politiques traditionnels basés au Mali. Les Maliens de la diaspora rêvent aussi d’un séjour à Koulouba. Ils seront présents au rendez-vous électoral pour disputer du fauteuil présidentiel avec les prétendants locaux.

A 9 mois des échéances électorales, certains d’entre eux ont déjà affiché leur intention à se lancer dans la marche vers la colline du pouvoir. Il s’agit Hamadoun Touré, ancien conseiller spécial du président Paul Kagamé et ancien fonctionnaire de l’Union internationale des Télécommunication (UIT) basée à Genève, et de Clément Dembélé, professeur d’Université basé en France qui est même rentré au pays il y a quelques semaines. Tous deux déclarés candidats indépendants pour la présidentielle de 2018, ils sont prêts et requinqués à croiser le fer avec les candidats des formations politiques locales. Qu’est-ce qui motivent ces candidatures, de plus en plus, fortes des Maliens de l’extérieur ?

SelonBoukary Daou, Directeur de Publication du quotidien malien « Le Républicain », un grand observateur de la scène politique malienne, cet intérêt aigu pour Koulouba explique la mauvaise recette donnée par certains hommes politiques dans la conduite des affaires du pays de 1992 à aujourd’hui.« C’est la suite logique de l’opinion des Maliens de l’extérieur qui pensent que les hommes politiques maliens locaux ne sont pas à la hauteur des défis qui se posent actuellement au pays. Ils pensent qu’ils ne sont pas sérieux face aux questions fondamentales de la nation. C’est ce qui justifie à mon avis, ce tonus d’intérêt chez les Maliens de l’extérieur, aujourd’hui, à exprimer leur candidature qu’ils en ont le droit en tant que citoyen malien. Ils pensent qu’il faut venir au secours du pays au regard de l’irresponsabilité de certains hommes politiques traditionnels. Le Mali est en difficulté et ça leur inquiète », conclut le journaliste.

C’est dire que les Maliens de l’extérieur aspirent, aussi, incarner le changement tant prôné par leurs compatriotes résidant au pays en 2018. Toutefois, la question que l’on se pose est de savoir si ces candidatures sont porteuses d’espoir ?
Sur cette question, les expériences passées de candidature des Maliens de l’extérieur ne sont pas de nature à encourager. On se rappelle de la candidature en 1992 de Tiéoulé Mamadou Konaté, (fils de feu Mamadou Konaté) qui est revenu au Mali, après la chute du Général Moussa Traoré, pour se présenter aux élections présidentielles.

Il a été stoppé net dans sa marche vers Koulouba par son challenger Apha Oumar Konaré qui lui a traité de : « vacancier » lors du débat face-à-face pour le deuxième tour.

Alors question : Les candidats comme Clément Dembélé et Hamadoun Touré seront-ils à l’abri du qualificatif de « vacanciers » en 2018 ?
Les mémoires sont aussi toutes fraiches sur l’expérience politique du fonctionnaire de la Nasa, Madiassa Maguiraga en 1997. Eliminé dès le 1er tour, le candidat à l’élection présidentielle n’avait même pas réussi à obtenir 5% des voix des Maliens.

En 2012, le patron de la marque Airness, Malamine Koné, basé en France s’était aussi lancé dans un exercice de sondage en créant l’Alliance pour la Paix et la Solidarité en vue de mesurer sa chance pour les élections présidentielles de 2012. Après l’étude du terrain politique malien, il a fini par abandonner son projet présidentiel.

Constat : les Maliens qui sont restés longtemps en dehors du pays sont toujours confrontés à la triste réalité malienne à savoir : la décadence des valeurs chez leurs compatriotes restés au Mali, le nomadisme et le non respect de la parole donnée.
Les candidats de la diaspora ont, jusque là, été surpris par des alliés politiques ou par des électeurs de confiance qui ont fini par les décevoir.

Les candidatures de Clément et Hamadoun connaitront-elles les mêmes sorts en 2018?

Affaire à suivre
Youssouf Z KEITA
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