Présidentielle 2012 / Les œillades de Cheick Modibo Diarra à la presse malienne


L’astrophysicien voulait s’imprégner de la réalité des difficultés auxquelles sont confrontés, au quotidien, les professionnels de la communication. L’astrophysicien était si intéressé et préoccupé du sort de cette profession si noble, mais dont les acteurs se démènent dans la pauvreté, qu’il laisse entrevoir une lueur d’espoir, quand au devenir de ce corps dit quatrième pouvoir.

Modibo fait-il la cour à la presse à des fins électoralistes ? Telle n’est pas l’impression que la trentaine de journalistes affichaient, qui ont discuté à cœur ouvert avec le navigateur interplanétaire de « Pathfinder ». Pourra-t-il mettre la presse sur orbite, en le dotant de la formation et des moyens suffisants ? « Je ne promets rien », et en le disant, le Dr Cheick Modibo Diarra devenait brusquement un bon Malien, craignant les dit-on, les préjugés, « car si je promets, est ce qu’on ne va pas dire, il a promis des choses et il n’a rien fait ? », s’entourait-il de précaution. Mais, le distingué de la NASA, président de Microsoft Afrique et récemment nommé président de la Fondation George Arthur Force, compte mettre à profit ses atouts relationnels à l’échelle internationale pour venir au secours de la presse malienne dont le rôle est trop important pour sombrer dans la précarité. La piste d’une caisse de solidarité a été explorée, mais est-ce la solution ? C’est aux journalistes de se ressaisir, de s’organiser pour se donner une bonne formation d’abord, d’exiger à cet effet une juste rétribution par l’application d’une convention collective à la profession. Un défi face auquel les journalistes sont laissé à leur sort, car ni le gouvernement, ni la maison de la presse redevable à celui-ci, ne se sentent concernés.      

Ces échanges, en outre, permettront au candidat à la présidentielle de mieux son projet de société en ce qui concerne le développement de la presse et le bien être de ses acteurs. L’hôte du jour à l’hôtel Colibris a prôné un échange direct avec les professionnels, afin de dégager des pistes pour des solutions applicables dans un court terme. Il y a des besoins en formation, des besoins en équipements, souvent le besoin jusqu’au minimum d’outils de travail (dictaphones, appareils photos, ordinateurs portables, moyens de transport). Des organes tentent de fonctionner sans fonds de roulement, et cette situation a une incidence dangereuse sur la qualité des journaux, le contenu des articles et même le comportement des reporters sur le terrain.

L’ensemble des problèmes passé en peigne fin et distillé, c’est l’absence de convention collective appliquée à la presse au Mali qui est pour beaucoup dans tout cet anachronisme entre l’importance de la mission et la congruité des moyens. Des journalistes mal payés, et souvent sans salaire et non reconnus par l’Institut national de prévoyance sociale (INPS), fournissent généralement des produits correspondant à ce statut. Le Dr Cheick Modibo Diarra a convenu qu’une aide publique à la presse de 200 millions seulement relève de la rigolade. Le président du RpDM au cours de ce déjeuner avait à ses côtés son 1er Vice-président Mamadou Fanta Simaga, ancien député maire de Ségou et Mme Dramé Mariam Diallo Coordinatrice de l’Ong « I know politics ».  

B. Daou

Le Républicain 17/10/2011