PRESERVATION DE LA COHESION ET DU VIVRE ENSEMBLE   «Songhoy Chaawara Batoo» exige la relecture de l’Accord pour la paix

Pour la préservation de la cohésion sociale et du vivre ensemble, «Songhay Chaawara Batoo» exige la relecture de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.

Lors d’une conférence de presse animée le samedi 6 février 2021 à la Maison de la presse, ce collectif a dénoncé cet accord qui porte les germes de la partition du Mali.

 

Composé de plusieurs associations, dont «Songhoy Ganda international» et «Gao Laama Borey», le collectif «Songhoy Chaawara Batoo» s’insurge contre les tentatives inavouées de partage de son terroir, à travers des actions unilatérales qui excluent la majorité représentée pas les communautés sédentaires de cultures songhoy.

Le collectif exige ainsi la relecture de l’Accord pour la paix et la réconciliation (APR) car portant les germes de la partition du Mali.

Lors d’une conférence de presse organisée le 6 février 2021 à la Maison de la presse, cette organisation s’est engagée à combattre par tous les moyens légaux cet accord qui excluent la majorité silencieuse, les communautés sédentaires de culture songhoy, au profit d’une minorité qui ne représente que 10 % de la population des régions du nord.

Les populations sédentaires de culture songhoy exigent leur droit d’être consultées, écoutées et entendues car le devenir du terroir songhoy ne peut se faire et ne se fera pas sans eux.

Mais, il ne s’agit pas pour le collectif «Songhoy Chaawara Batoo» de faire l’amalgame.

«La majorité des Touaregs est meurtrie par la crise et nous savons aussi que tout touareg n’est pas rebelle et tout rebelle n’est pas touareg», a expliqué le coordinateur du collectif, Abdel Kader Maïga.

Pour toujours préserver la cohésion sociale et le vivre ensemble, le collectif demande un traitement équitable objectif et non discriminatoire du découpage territorial.

Pour cette organisation, la composition du Conseil consultatif interrégional de la Zone de développement des régions du nord du Mali (Zodern-Mali) démontre la volonté de marginaliser la majorité sédentaire.

En effet sur 26 membres, seulement 5 représentent les communautés sédentaires de culture songhoy.

Ces intentions, longtemps cachées, sont aujourd’hui dévoilées sous forme de mesures iniques et injustes qui ne visent qu’à fabriquer une majorité territoriale administrative et politique pour une minorité ethnique au détriment des populations sédentaires et démographiquement majoritaires.

Ainsi dans une déclaration pondue à l’occasion de cette conférence de presse, «Songhoy Chaawara Batoo» prend acte de la marginalisation des communautés songhoy par l’Etat malien dans le cadre de la mise en œuvre de l’APR et se réserve le droit de sauver les intérêts du Mali et des communautés autochtones par tous les moyens appropriés.

«Nous demandons, conformément aux recommandations du Dialogue national inclusif tenu du 14 au 22 décembre 2019, la relecture de l’accord pour la paix, pour prendre en compte sur le même pied d’égalité,  tous les Maliens et particulièrement toutes les communautés vivant au nord», poursuit la déclaration.

Lue par M. Almahady Cissé, cette déclaration invite enfin l’ensemble des Maliens et de la communauté internationale, des hommes et des femmes épris de paix et de justice à se mobiliser pour dénoncer et s’opposer par tous les moyens légaux contre cette injustice et le risque d’une partition programmée du Mali.

Oumar Alpha