Pr. Issa N’Diaye «Le problème de l’Afrique, c’est fondamentalement notre indépendance théorique»

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Avec comme thème : «Crises institutionnelles et challenges de la construction de la  démocratie en Afrique», ce cours inaugural de l’UMB est une tradition qui marque l’entrée universitaire de la première université privée du Mali.

Abordant le thème du jour, le Professeur Issa N’Diaye dira que le problème de l’Afrique et des Africains, «c’est d’abord et fondamentalement notre indépendance théorique». Car, dit-il, «Nous Africains, nous refusons de réfléchir par nous-mêmes et de manière autonome. Or un homme qui refuse de réfléchir par lui-même, il sera difficile pour lui de se sortir d’une situation. Cela veut dire quoi ? La crise actuelle du Mali, nous avons  à faire avec des concepts comme jihadistes, terroristes, donc une situation à dimension multiforme !

Mais ce contexte international n’aurait pas dû se passer, dira le conférencier, si toutefois, en amont «nous avons réglé certains facteurs tels que la crise institutionnelle. Mais malheureusement, jusqu’ici, nous avons refusé d’analyser ces facteurs qui nous ont amenés à cette situation.

Analyser la situation, forcément, il devrait y avoir des responsabilités mais certains hommes politiques refusent d’assumer. Certains diront que la crise actuelle est due au coup d’Etat du 22 mars 2012 et d’autres diront que c’est dû à la démocratie». En réalité, selon le professeur  N’Diaye, «notre modèle  démocratique et de la gouvernance a échoué sur toute la ligne. Et le modèle actuel profite à nos maîtres c’est-à-dire les Occidentaux qui vont continuer à agir selon leur vouloir. Aujourd’hui, nous devons réfléchir et créer nous-mêmes notre propre modèle  et qui est propre à nos réalités.  Le cas du Rwanda est une illustration et certains pays de l’Amérique latine».

Pour lui, «si nous voulons véritablement changer la donne, nous devons cesser de nous comporter comme des mendiants incapables de réfléchir à nos propres problèmes». Pour Pr. N’Diaye, «nos constitutions actuelles doivent être revues puisqu’elles ne servent qu’à maintenir le chef d’Etat actuel au pouvoir».
Cet exposé du professeur a été suivi d’un long échange qui a permis d’éclairer l’assistance sur la thématique.

Alhousseini TOURE

Source: Le Reporter Mag 2014-11-03 01:34:43