Pour les élections de 2012 : Cheick Modibo Diarra favorable à une nouvelle transition politique.

Le président du Rassemblement pour le développement du Mali (RPDM), Cheick Modibo Diarra, a rencontré  le lundi 23 mai 2011 à la Maison de la presse les hommes de médias pour leur faire part de  la position de son parti sur l’organisation des élections de 2012. « Notre parti tient à réaffirmer que pour 2012, tout doit être mis en œuvre pour doter notre pays d’un fichier électoral biométrique et d’une carte d’électeur numérisée. Nous pensons que ceci est bien possible si la volonté politique est clairement affichée et que les parties prenantes se rassemblent et concentrent leurs efforts essentiellement sur la préparation des élections », a d’entrée de jeu soutenu l’astrophysicien pour qui « point n’est besoin de disposer nos maigres ressources.

A ce propos, notre parti propose de surseoir à l’examen du projet de loi de révision constitutionnelle, conforté en cela par la recommandation forte contenue dans la conclusion du rapport de la mission de réflexion sur la consolidation de la démocratie ».          Le président du Rassemblement pour le développement du Mali (RPDM) indique que la préparation et l’organisation des élections doit être la priorité des priorités du gouvernement Kaïdama. « Nous disons en connaissance de cause que le temps qui reste est suffisant pour procéder à la consolidation des résultats du Ravec et à l’opération d’épuration du fichier. Pour ce qui est des ressources financières, l’on peut avoir des scrupules à demander encore aux partenaires techniques et financiers de contribuer à une éventuelle amélioration des listes actuelles au motif qu’il n’est pas possible de disposer d’un fichier issu du Ravec pour lequel ils ont participé à concurrence de plus de francs CFA : 6 582 000 000 », a souligné le président Diarra tout en se disant prêt à accompagner le gouvernement auprès des partenaires pour réunir les fonds nécessaires à la confection d’un fichier biométrique avec carte d’électeur informatisée.

Cheick Modibo Diarra est même favorable à une nouvelle transition politique pour mieux préparer les scrutins à venir. « Puisque le président de la République, Amadou Toumani Touré, dit qu’il est pressé de quitter Koulouba pour aller cultiver son champ à Mopti, alors on pourra le laisser partir et confier les destinées du pays à des technocrates qui réaliseront le fichier biométrique pour ensuite convoquer les élections. Le Mali est suffisamment connue pour la qualité de sa démocratie et on ne sera pas incapable de relever un tel challenge ! », a conclu Cheick Modibo Diarra.

Abdoulaye Diakité


L’ Indicateur Renouveau 26/05/2011

FICHIER ELECTORAL

L’Adéma et le PDES contre tous les autres partis

A quelques mois de la présidentielle de 2012, le fichier électoral continue de diviser la classe politique. Au cours de la  deuxième rencontre tenue le mardi 24 mai dernier au Gouvernorat du district de Bamako autour du sujet, l’Adéma/PASJ et le PDES ont pris leur distance avec les autres formations toujours accrochées à la mise en place d’un nouveau fichier sur la base du Ravec. Le débat a été remis à la semaine prochaine.

Aucun accord n’est encore en vue entre  le gouvernement et les partis politiques s’agissant du  fichier électoral devant être utilisé lors des élections générales de l’année prochaine. Pour la deuxième fois consécutive, la rencontre entre l’administration et les partis politiques tenue le  mardi dernier dans la salle de conférence du gouvernorat du district de Bamako, n’a rien donné. A l’occasion, les discussions ont été houleuses car les partis, à l’exception de l’Adéma/PASJ et du  PDES qui ont soutenu le gouvernement dans son choix de faire le vote avec l’ancien fichier, tous les autres partis politiques exigent un nouveau fichier élaboré sur la base du  Recensement administration à vocation d’état civil ( Ravec). Un choix que le général Kafougouna Koné a rejeté en bloc en soutenant que «  si nous voulons que tous les Maliens votent, il n’y a que le fichier du Race qui peut permettre cela et aussi de gérer du temps ». Il ajouta aussi que le fichier du Ravec pose beaucoup de problèmes, notamment le non enrôlement des citoyens maliens vivants en Côte d’Ivoire et aussi des problèmes internes au Mali. Il expliqua alors que « sur  la base du Ravec, 14 millions de personnes ont été enrôlées, mais sur 1, 9 million de fichiers à Bamako, à la date d’aujourd’hui, c’est seulement 30 000 fichiers qui ont été corrigés, et 1,6 million  dans les régions ». Le ministre Koné d’ajouter qu’il sera plus facile de corriger les insuffisances de l’ancien fichier et qu’il est un peu trop tard l’enrôlement des Maliens de Côte d’Ivoire dont l’opération pourrait durer au moins 4 mois.

Abondant dans le même sens, le délégué général aux élections,  le général Siaka Sangaré, a rappelé qu’il « n’y a pas de fichier parfait ni en Afrique, ni en Europe, il s’agira pour nous d’améliorer le fichier existant et cette amélioration peut se faire au fil des ans ».

Ces explications ne sont pas venues à bout de la résistance des partis politiques qui seront convoqués la semaine prochaine pour une réunion autour de la question, certainement la dernière car le général Kafougouna Koné présentera à cette occasion une documentation complète sur le Race, notamment des arguments concrets pour corriger les insuffisances de l’ancien fichier (Race).

Oumar Camara