PAYEMENT PAR PASSAGE DE LA REDEVANCE PEAGE

Le Ministre Makan Fily Dabo

Le Ministre Makan Fily Dabo en appelle au sens citoyen et patriotique élevés des usagers routiers

Après plusieurs années d’information, de communication et de sensibilisation suivies de plusieurs reports successifs  de la mise en vigueur de l’arrêté interministériel No 08-1390/MF-MET-MATCL-MSIPC du 14 mai 2008 portant paiement par passage de la redevance péage au Mali, les autorités de la transition à travers le ministère des transports et des infrastructures, ont décidé  en cette année 2021 de l’application de la mesure à partir du 17 février 2021 sur toute l’entendue du territoire.

En effet  le paiement par passage de la redevance péage est une pratique universelle, notamment dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine(UEMOA) depuis plusieurs années. Et le Mali était le seul pays où ce système de paiement n’était pas appliqué.

Mais face au poids de nombreuses urgences de plus en plus fortes et surtout face aux coûts élevés de l’entretien routier, le Mali a décidé de mettre en vigueur l’arrêté interministériel du 14 mai 2008 à partir du 17 février 2021 portant paiement par passage de la redevance péage au Mali. Aujourd’hui tous les maliens sont unanimes sur l’état de dégradation des routes bitumées nationales, régionales et communales.

Il n’est un secret de polichinelle pour personne que les raisons de cette dégradation sont dues à l’homme comme par exemple les surcharges et d’autres agressions sauvages de la part des usagers.

Il ressort du coup que la détérioration des routes est l’une des principales causes d’accidents de la circulation dont les victimes, pour la plupart des actifs jeunes, meurent ou en portent les séquelles à vie.

Malgré les multiples et incessantes campagnes d’information et de sensibilisation des usagers et des transporteurs routiers sur la nécessité d’un bon entretien de ces routes, malgré les efforts colossaux consentis chaque année dans l’entretien et le renforcement de l’existant à hauteur des centaines de millions, soit des milliards de francs CFA annuellement dépensés, malgré l’intervention sans cesse renouvelée de la puissance publique dans le secteur comme par exemple l’institutionnalisation d’un cadre juridique à travers la création du conseil malien des transporteurs routiers, les maliens continuent d’accuser l’Etat de ne rien faire et continuent de réclamer des routes bien faites même si nul ne peut contester le bien fondé de la demande sociale en matière d’infrastructures et d’équipements.

Face à tous ces constats, les autorités maliennes ont été amenés à prendre depuis 2008 un arrêté interministériel No 08-1390/MF-MET-MATCL-MSIPC du 14 mai 2008 portant paiement par passage de la redevance péage au Mali. Une décision qui reste d’ailleurs conforme à une directive de l’UEMOA, qui voit en le péage et le pesage deux mécanismes susceptibles de rallonger la durée de vie des routes dans ses sept pays membres à savoir le Benin, le Burkina Faso, la Guinée Bissau, le Niger, le Sénégal, le Togo et bien sûr le Mali.

Aujourd’hui dans un contexte de raréfaction des ressources publiques  et de foisonnement des urgences (crises sanitaire, sécuritaire et politique) entrainant un véritable manque de ressources financières pour faire face au cout de plus en plus en plus élevé de l’entretien routier et cela après des campagnes de communication, de sensibilisation de la nécessité d’application de la mesure, à travers des sketches et annonces sur les médias, les autorités de la transition entendent tiennent à cœur à l’application de cette mesure dès ce mercredi 17 février 2021. Pour le ministre des transports et des infrastructures, Makan Fily Dabo, cette mesure n’est pas susceptible d’interprétation. « Le paiement par passage de la redevance péage est perçu dans tous les pays de la sous- région voire partout dans tout le monde.

Le Mali ne peut pas donc faire exception à cette règle si tout le monde est unanime que la route précède le développement » tient-il a rappelé à tout moment.

En tout cas si tout le monde veut des bonnes routes sachant que leur construction et leur entretien ont des coûts, chacun plus particulièrement les transporteurs routiers, doit contribuer en se soumettant à la nouvelle mesure dès ce mercredi 17 février 2021.

Espérons qu’après les multiples reports depuis 2008 dont trois en moins d’un mois, la mesure sera afin comprise par l’ensemble des usagers routiers afin de soulager l’Etat écartelé entre les urgences et incapable de faire face seul aux dépenses liées à l’entretien des routes qui sont très vitales pour le pays.

Notons que les différents montants sont fixés par l’article 3 de l’arrêté interministériel qui stipule que le concessionnaire, dorénavant, va percevoir un droit obligatoire sur chaque passage de véhicule à quatre roues ou plus.

Ainsi pour un véhicule léger d’une hauteur inferieur à 2,55 m, le montant du droit de passage est de 500 FCFA ; 1000 FCFA pour tout véhicule admis au transport public de plus de 15 personnes payantes ; 500 FCFA par essieu pour tout véhicule poids lourd ou d’une hauteur supérieure ou égale à 2, 55 m.

« le paiement par passage de la redevance péage est une participation citoyenne pour un entretien durable de nos routes.

Nos différents reports entrent dans ce cadre et démontrent à suffisance la détermination des autorités de la transition à apaiser le climat social, à privilégier le dialogue fécond pour faire comprendre aux usagers la nécessité de cette mesure » a indiqué le ministre Dabo.

Sadou Bocoum

Source: La Mutation