Papa Wemba : « Je soutiens Joseph Kabila parce qu’il a été élu !

Depuis quelques années, la musique congolaise stagne. Papa Wemba en est conscient. « C’est pour [lui] redonner un souffle nouveau » qu’il s’apprête à lancer sur le marché du disque « Maître d’école », un nouvel album de vingt-quatre titres « 100 % rumba ». Une sorte de « retour aux sources », mais aussi une réappropriation d’un genre musical qui a longtemps fait bouger le continent, avant d’être supplanté par le coupé-décalé ivoirien ou, plus récemment, par la musique urbaine nigériane.
Pour réussir son pari, Papa Wemba mise sur sa voix particulièrement haut perchée et restée immuable malgré ses 64 ans (bientôt 65), mais également sur la participation à son album de quelques grands noms de la musique congolaise contemporaine : JB M’Piana de Wenge Musica Bcbg, un de promoteurs de la danse Ndombolo, Jossart Nyoka Longo, leader du célèbre groupe Zaïko Langa Langa, Barbara Kanam… Un featuring est également prévu avec la chanteuse malienne Nana Kouyaté.

Papa Wemba appelle les « combattants » au dialogue
Seulement voilà, la promotion de « Maître d’école » risque d’être perturbée par des actions hostiles des « combattants », ces opposants radicaux anti-Kabila qui empêchent depuis cinq ans les chanteurs congolais à monter sur scène en Europe, en Amérique, voire en Afrique du Sud, reprochant à ces derniers d’être des « collabos » du régime en place à Kinshasa.
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Un boycott qui laisse transparaître de l’hypocrisie, aux yeux de Papa Wemba. « Quand vous ne voulez pas du boulanger, il ne faut pas manger du pain », tacle l’artiste. Traduction : les « combattants » s’acharnent sur les chanteurs, mais ne se privent pas d’écouter leurs chansons.
Malgré les pressions de ses détracteurs, Papa Wemba signe et persiste : « Si je soutiens Joseph Kabila, [c’est] parce qu’il a été élu », soulignant qu’il apportera de la même manière son soutien au prochain président qui sortira des urnes en RDC. En attendant, le Mzée du village Molokai appelle les « combattants » à « fumer le calumet de la paix » avec les artistes musiciens. Et ce, « pour être forts au rendez-vous de demain », exhorte-t-il. Sera-t-il entendu ? Rien n’est moins sûr.

Par Trésor Kibangula

Jeuneafrique