Paix et cohésion sociale pour un Mali nouveau : La culture comme moyen de gestion des conflits pour Dinna Dogon

Dinna Dogon

Dans le cadre de la 1ère édition de la journée de reconnaissance aux ainés de Ginna Dogon et Sympathisants, le thème : « Ginna Dogon sur le chantier de la paix et de la cohésion sociale pour un Mali nouveau » était au cœur des débats au cours d’une conférence débat le vendredi 29 juillet 2022 au palais de la culture.

Y étaient présents, Amadou Togo, président du bureau national Ginna Dogon, Modibo Kadjoké, secrétaire général du bureau national, Issiaka Kansaye, enseignant chercheur et plusieurs invités d’autres associations notamment l’ancien ministre Abdramane Sylla et Mamadou Naman Keita.

Créée en 1990, Ginna Dogon est une association qui, à la création avait comme seul but la promotion de la culture du pays dogon. Aujourd’hui, l’association a d’autres objectifs comme l’éducation, la cohésion sociale et la paix, ont conformé ses responsables au cours de cette conférence débat.

A l’entame de son propos, Issiaka kansaye, enseignant chercheur a retracé la cartographie des conflits qui existent au pays dogon depuis des années. Pour lui, ces conflits sont généralement liés à la juxtaposition des droits. Dans toutes les localités du pays dogon notamment Bandiagara, Bankass, Koro et Douentza, il soutient que les conflits sont la plupart sources des revendications foncières. A celle-ci s’ajoute le problème de chefferie. Mais ce dernier cas est rare selon lui.

Dans son exposé, le conférencier a rappelé les interventions que l’association Ginna Dogon a menées dans le cadre de la résolution des problèmes entre les populations de ces zones de conflits. Aussi le rôle joué par cette association depuis l’avènement de la crise au Mali en 2012. La méthodologie selon lui reste la médiation et la résolution. A cet effet, des ateliers de prévention des conflits et des missions de médiation et d’intervention dans plusieurs cercles du pays dogon ont été effectués, rappelle-t-il. Il a aussi évoqué l’intervention de Ginna Dogon à Kidal en 2012 auprès des communautés du nord au moment où cette partie du pays était occupée par les groupes terroristes. Cette intervention a permis la libération de certains otages, indique­-t-il.

L’élément de base de prévention et de règlement des conflits de Ginna Dogon reste la « culture » notamment « le cousinage à plaisanterie », précise le conférencier Issiaka Kansaye. A rappeler que des liens de cousinage existent entre la communauté dogon et celles du nord.

Pour Modibo Kodjoké, un autre conférencier, les problèmes liés à l’application de l’accord pour la paix, issu du processus d’Alger dénotent de l’absence de la culture malienne. « La culture malienne n’a pas été invitée à Alger lors des négociations ». Pour lui, beaucoup de conflits auraient pu être réglés en faisant recours à la culture qui est une valeur ancestrale.

IB Koné

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