Nouveau Premier ministre : Compter sur ATT et le gouvernement


La qualité de plusieurs rentrants au gouvernement, entre autres, Soumeylou Boubèye Maïga,  Modibo Kadiogué, Daba Diawara, Habib Ouane,  Abdoulaye Sall,  Sidiki N’Fa Konaté et le maintien des responsables aux ministères de souveraineté, révèle nettement cette préoccupation. La question des prochaines élections figurant dans son agenda, le Premier ministre travaillera en étroite collaboration avec le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, le général Kafougouna Koné. En effet, il serait surprenant que ce soit l’Agence générale aux élections, structure qui reste  à créer, qui soit désignée pour piloter les élections générales de 2012. Malgré tout, la nomination au gouvernement de l’ancien président du Comité d’appui aux réformes institutionnelles (CARI), Daba Diawara, actuel ministre de la Réforme de l’Etat, est un signal fort de la volonté de compter au gouvernement, une personnalité qui a une expertise des réformes institutionnelles.

Toutes choses qui expliquent le contexte du choix de Mme Cissé Mariam KaÏdama Sidibé, Premier ministre, qui devra, d’une part s’appuyer sur une solide équipe gouvernementale, mais aussi, compter sur la complicité du président ATT. Il faut, malgré tout, rappeler des facteurs contraignants dont les débats avaient prévalu, au cours de la mission de réflexion sur la consolidation de la démocratie qui avait été confiée au comité dirigé par Daba Diawara.

Le comité avait indiqué : ‘’ des personnalités entendues, les unes trouvent contraires à la constitution, l’incursion de plus en plus marquée du président de la République dans une matière dont la responsabilité est expressément confiée au gouvernement par le texte fondamental. ‘’ A l’appui de leur assertion, a soutenu le comité, elles évoquent les lettres de cadrage, de mission et le programme de développement économique et social. D’autres, a signalé le comité, estiment tout à fait normal que celui qui a reçu, par la voie du suffrage universel direct, l’investiture du peuple pour conduire la destinée de la Nation, puisse indiquer la politique à suivre.

A la lumière de ces écoutes, le comité a proposé que le président détermine la politique de la Nation et que le gouvernement en conduise la mise en œuvre. Le comité a affirmé : ‘’ la conséquence logique de cette nouvelle situation serait d’enlever la possibilité laissée au gouvernement d’engager sa responsabilité devant l’Assemblée nationale sur un programme ou éventuellement une déclaration de politique générale et de lui imposer de présenter obligatoirement un programme. ‘’ Pour le comité, cela clarifierait la compétence de chaque branche de l’exécutif. Toujours est-il, qu’à l’état actuel des textes, la prééminence de l’exécutif  revient au chef de l’Etat et le Premier ministre reste confiné dans un rôle beaucoup plus honorifique.

Baba Dembélé

Le Républicain 08/04/2011