Nos expatriés : Bassékou Diabaté «le Mali regorge aujourd’hui de joueurs de talent»

Bassékou Diabaté
Dans cette interview, l’ancien joueur de Yeelen olympique revient sur son transfert en Pologne, parle

de sa situation actuelle et de l’équipe nationale qu’il voit sur la plus haute marche du podium au Cameroun

L’Essor : Depuis le début du championnat polonais, vous avez disputé 19 matches, mais jusque-là, vous n’avez pas débloqué votre compteur-but. Quels commentaires vous inspire le bilan de cette première saison à Lechia Gdansk ?

Bassékou Diabaté : Ma première saison se passe bien pour le moment, Dieu merci. C’est vrai que jusque-là je n’ai pas débloqué mon compteur but avec cette équipe mais j’ai quand même marqué lors des matches amicaux. Pour moi, le bilan est satisfaisant surtout que c’est un début. Actuellement, nous sommes cinquièmes du championnat avec 33 points, à 8 longueurs du premier Lech (41 points). L’équipe est en train de travailler pour améliorer ce classement parce que notre objectif est de terminer sur le podium. Personnellement, je suis optimiste pour la suite des événements, mais il va falloir travailler dur pour atteindre notre objectif.

L’Essor : Avez-vous des objectifs sur le plan personnel ?

Bassékou Diabaté : Mon ambition est de m’imposer d’abord dans l’équipe et espérer évoluer un jour dans un autre championnat à l’échelon supérieur. Je dois être au top-niveau pour avoir me faire une place au soleil. Je travaille jour et nuit pour ça et j’ai foi en Dieu. Je sais que ce ne sera pas facile mais je suis venu ici pour ça et je ferai tout pour faire honneur au football malien et répondre aux attentes de ma famille.

L’Essor : Qu’est-ce qui vous a motivé à signer à Lechia Gdansk, alors que vous étiez courtisé par d’autres clubs plus huppés et quelle est la durée de votre contrat ?

Bassékou Diabaté : Je dirais d’abord que c’est la volonté divine, tout en précisant quand même que Lechia est le deuxième plus grand club de Pologne. Je me souviens, quand nous étions au Cameroun pour le Championnat d’Afrique des nations (CHAN), j’étais en discussion avec beaucoup de clubs huppés comme vous l’avez dit mais ces clubs n’avaient pas de projets intéressants à me proposer.

J’ai d’abord consulté mon agent, ma famille, mon ancien club Yeelen Olympique et même mes amis à l’époque. Dès notre retour au bercail, j’ai donné mon feu vert pour Lechia Gdansk. Je suis ici en prêt d’un an avec option d’achat. Je ne me plains pas de mon statut; je me sens bien ici. Je dois maintenant confirmer tout le bien qu’on pense de moi. Pour le moment, je n’ai pas signé de contrat avec l’équipe, je suis en discussions avec les dirigeants du club.

L’entraîneur est content de mon travail, je pense que c’est l’essentiel. Pour le moment, je n’ai qu’un problème, c’est la langue. Ici, la plupart parle polonais ou anglais, alors que moi j’arrive directement d’un pays francophone. Mais, je commence déjà à dire quelques mots ce qui me permet d’échanger avec mes coéquipiers. Je me débrouille un peu et je demande à tous les Maliens de faire des bénédictions pour moi, afin que je puisse marquer des buts et signer mon premier contrat professionnel, avant la fin de la saison.

L’Essor : Vous avez été formé à Yeelen olympique et vous avez participé au Championnat d’Afrique des nations avec la sélection nationale locale. Mais jusque-là on ne vous a pas vu en équipe nationale senior. Y-a-t-il une explication ?

Bassékou Diabaté : Personnellement, je n’ai pas d’explication à cette situation. Les places sont chères en équipe nationale, parce que le Mali regorge aujourd’hui de joueurs talentueux qui évoluent pour la plupart dans les grands championnats européens. J’espère que mon tour va bientôt arriver. Je suis un joueur malien et je serais toujours disponible pour défendre les couleurs de mon pays. Je vais continuer à travailler pour améliorer mes performances et chercher à convaincre le sélectionneur national, Mohamed Magassouba que je salue au passage.

L’Essor : Dans quelques semaines, les Aigles seront au Cameroun pour la CAN 2021. Selon vous, le Mali peut-il remporter la Coupe d’Afrique cette année ? Quelles sont les forces du groupe de Mohamed Magassouba ?

Bassékou Diabaté : Sans détours et sans chauvinisme, le Mali a toutes les cartes en main pour remporter la CAN cette année. Le coach Mohamed Magassouba a la chance d’avoir un groupe pétri de talent, des jeunes qui jouent bien et qui sont déterminés à faire quelque chose pour le pays. La force du groupe de Mohamed Magassouba, pour moi c’est la jeunesse de l’effectif.

Lors de la dernière CAN en égypte, le Mali a émerveillé tout le monde par la qualité de son football mais l’équipe a manqué de chance. Quelque chose me dit que ce sera différent cette année parce que l’équipe est en confiance et va pouvoir tirer les enseignements de son échec en égypte. Personnellement, je suis très fier des Aigles, version Mohamed Magassouba et je souhaite bonne chance au capitaine Hamari Traoré et à ses coéquipiers pour la CAN et la Coupe du monde.

L’Essor : Quelles sont vos relations avec Yeelen olympique, votre ancienne équipe ?

Bassékou Diabaté : J’ai de bonnes relations avec mon ancien club Yeelen olympique, je ne fais jamais deux jours de suite sans parler avec les dirigeants, le staff technique ou mes anciens coéquipiers. Je profite de cette interview pour remercier le président Mohamed Sissoko pour son accompagnement et ses conseils de tous les jours. Yeelen olympique est une famille pour moi, je souhaite bonne chance à mon club de cœur et j’espère que l’équipe se qualifiera cette année pour l’une des deux coupes d’Afrique des clubs.

L’Essor : Quels messages souhaiteriez-vous adressé aux supporters maliens ?

Bassékou Diabaté : Je demande au peuple malien d’être patient avec les équipes nationales, je demande aux Maliens et aux Maliennes de soutenir les Aigles pour la CAN qui va bientôt démarrer. Les supporters constituent le 12è homme de l’équipe, j’espère que les Maliens seront très nombreux au Cameroun pour soutenir les Aigles et les porter vers le sacre.

Interview réalisée par
Djènèba BAGAYOKO    /    Source: L’Essormali