Nord Du Mali: Les casques bleus de la CEDEAO pour sauvegarder l’unité du pays

Quand le Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNRDRE) arrivait au pouvoir, la cause était déjà entendue. C’est le scénario prévu par ATT lui-même qui se dessine sur le terrain. Comme quoi, avec l’ancien président, les élections auraient été prises en otage. Pis, le général El Hadj Gamou, qui dirigeait les opérations au nord, a rallié la rébellion avant de fuir pour trouver refuge au Niger. Et pourtant, ATT s’est entêté à maintenir cet homme malgré des oppositions dans la hiérarchie militaire à la tête de nos troupes. Preuve qu’il était complice de ce qui se passait au nord Mali.

Sur le terrain, les rebelles parachèvent l’œuvre du président déchu Amadou Toumani Touré, serait on tenté de dire aujourd’hui. Outre Kidal et Gao, la ville des 333 Saints est tombée. Les rebelles sont entrés dans cette ville mystérieuse sans combattre en vertu d’un accord signé avec les autorités locales et religieuses, selon les propos du maire de la ville.

La capacité de l’armée à faire face à la rébellion a été annihilée par des prises de décisions malhabiles de l’ancien président. Le manque de matériels, cumulé à la démobilisation des troupes sur le front des opérations militaires, ont contribué à fragiliser une armée minée par des dissensions internes.

Les Maliens ont surestimé les capacités d’une armée en déliquescence et inopérante avec une logistique vétuste et inadaptée aux combats modernes. Contrairement aux rebelles qui disposent des matériels de dernières générations acquises en Libye.

Autres problèmes dans la grande muette, les disparités au sein de la hiérarchie militaire, le recrutement des fils, parents ou connaissances des officiers supérieurs de l’armée au détriment de ceux qui veulent y entrer par amour et conviction pour le corps militaire.

Les jeunes officiers, qui ont acquis leurs galons sans combattre, ont fui, souvent, en enterrant leurs armes et tenues militaires dans le sable avant de prendre leurs jambes au cou vers Bamako. Ils ont tout prévu dans la promotion de leurs progénitures sauf la guerre pour l’honneur du pays. Ces généraux, de père à fils, n’aiment pas mourir pour la nation. La déroute de nos militaires sur le front procède de cette situation.

L’armée malienne est profondément divisée. Le cas de El Hadj Gamou mérite attention si l’on sait qu’il avait rallié la rébellion avec tout un bataillon. Il avait rassuré les autorités qu’il tient Kidal avec ses hommes. Oui, il tenait Kidal pour ses camarades de la rébellion.

Astan Diallo

Le Matinal 10/04/2012