Menace de sanctions économiques sur le Mali: Le Capitaine évite une seconde OPA

L’application de la sanction par cette organisation sous régionale, faisait suite à l’échec des pourparlers avec la junte, l’avion transportant les médiateurs internationaux n’ayant pu atterrir à Bamako. Le complot, ourdi par certains hommes politiques qui ne s’attendent qu’à l’enlisement de la situation pour s’engouffrer dans les brèches et faire couler le navire Mali, a donc échoué.

Après l’ultime réunion de la dernière chance avec les opérateurs économiques, les banquiers, les associations professionnelles des banques, le Haut conseil islamique, le groupement des commerçants avec le CNRDRE, samedi 31 mars 2012 au petit soir, une décision courageuse était attendue. Cela est dû au fait que l’attitude de certains maliens était plus nuisible que les mesures envisagées par la CEDEAO, l’Union européenne, les Etats-Unis et les autres pays pourvoyeuses en fonds de notre pays ayant manifesté leur mécontentement après le coup d’Etat. On a vu aussi des partis, qui militent pour leurs intérêts sordides, tenter de mettre l’huile sur le feu puisque c’est dans cette chienlit qu’ils tirent leur épingle du jeu. Toute chose qui justifie le lobbying en cours dans les pays voisins et principalement la France visant à bloquer le Mali dans le seul but de faire souffrir au maximum son peuple. Mais, le pot – aux – roses a été découvert.

Des mesures malhabiles

En faisant une anatomie de la situation qui a prévalu au Mali la veille, le jour et le lendemain du coup d’Etat, on conclut facilement que les stations d’essence étaient fermées, l’approvisionnement ralenti, les banques fonctionnant en demi journée offrant le minimum aux clients, sur leurs dépôts… C’était une situation d’autocensure qui a prévalu avant le sommet extraordinaire de la CEDEAO à l’origine de la prise de sanction à l’encontre du Mali. La contagion a rapidement gagné les autres pays. Qui étaient derrière ces blocages ? Et pour quelle raison ?  Peut – être pour contenter le renversement du régime corrompu d’ATT ? Soyons sérieux dans notre pays.

Le plan machiavélique de ces irresponsables avait atteint un seuil intolérable. Dès lors, le prétexte indexant et accusant la CEDEAO ne tenait plus. Que les militaires aient eu la sagesse de donner une suite favorable à la CEDEAO tout en sollicitant le Médiateur, de trouver, avec l’ensemble des Maliens, une solution idoine, est une décision mature et sublime. Mieux, elle met le Mali à l’abri d’une seconde OPA.

Alassane Ouattara et la CEDEAO

Pour Alassane Ouattara, « il faut stopper la rébellion et le Mali doit retrouver son l’intégrité». On se rappelle que la CEDEAO s’est prononcée sur la crise malienne à Dakar en marge de l’investiture du nouveau président sénégalais Macky Sall.

Depuis le début de la crise malienne, le président ivoirien s’est personnellement impliqué pour que les belligérants reviennent à de meilleurs sentiments. Le président du pays du cacao et du café a, en mémoire, la tristement célèbre crise ivoirienne. Le Mali étant un pays continental et très pauvre, Alassane a décidé de faire le voyage de Bamako, par sympathie, à notre pays, mais aussi, en tant que président en exercice de la CEDEAO. Pour tout dire, le président de notre voisin du sud ne saurait tourner, disons- le franchement, dos au peuple malien. Voilà pourquoi les rumeurs le concernant ne sont que manipulations. Cela est d’autant plus vrai que des Maliens ont pourtant soutenu Gbagbo ancien président ivoirien contre Ouattara.

C’est sous son égide que 2000 à 3000 casques bleus de la CEDEAO devraient être déployés dans le nord de notre pays pour les besoins de sécurité. C’est lui qui est en train d’œuvrer, aujourd’hui, pour mettre le peuple malien à l’abri des souffrances que les Ivoiriens ont connues à cause des régimes fantoches et corrompus. La société civile et les militaires sont interpellés. Il s’agira de trouver des voies et moyens pour éviter que ATT et complices s’emparent à nouveau du Bien public. Ceux – ci entendent utiliser toutes les voies pour parvenir à cette fin y compris celle de l’humiliation.

Voilà pourquoi la CEDEAO et l’opinion internationale doivent se rendre à l’évidence que le coup de force des militaires est une délivrance du peuple malien qui l’apprécie à 70% contre les fanfaronnades et la pusillanimité d’un homme. Aucun Etat démocratique n’existait au Mali : c’était la dictature d’un homme et de son clan qui a pris rapidement facilement le vocable de consensus politique. Pour mieux piller les ressources du pays.

Issiaka Sidibé

Le Matinal 10/04/2012