MOUSSA TOUNKARA, DTN DE LA NATATION : « Nos nageurs n’ont pas été ridicules à Londres »

 

– Que retenez-vous de la prestation de vos nageurs aux JO 2012 ?

Moussa Tounkara : Il est vrai que nos deux nageurs (Fatoumata Samassékou sur 50m nage libre et Mamadou Soumaré sur 100m nage libre) ont été éliminés des leurs premières séries. Mais, ils étaient très engagés et dévoués malgré toutes les difficultés rencontrées dans la préparation. Surtout qu’ils n’ont pas eu une préparation idoine pour affronter les meilleurs dans cette compétition. Malgré tout, ils n’ont pas été ridicules puisqu’ils ont tous les deux amélioré leurs performances affichées. Fatoumata Samassékou est ainsi passée de 32.40 à 31.88. Mieux, elle est désormais 62e mondiale dans sa catégorie. Quant à Mamadou Soumaré  il est passé de 58.21 à 57.32.

 

– Quelles sont leurs lacunes selon vous ?

M. T. : Dans les bassins olympiques, ils ont surtout manqué de condition physique, d’un suivi médicale approprié, d’équipements adaptés dans la préparation… Je suis convaincu qu’ils bénéficient des conditions idoines de préparation, ils peuvent se hisser à hauteur de souhait.

 

– Quels sont les atouts de ces jeunes nageurs ?

M. T. : A mon avis, ils sont dévoués, assidus à la tâche et animés d’une terrible envie de gagner et rehausser l’image du pays dans les compétitions africaines et internationales. Ils sont passionnés de natation et font preuve de discipline et de régularité. Comme je viens de le souligner, avec un peu plus d’accompagnement technique et matériel, ces jeunes peuvent surprendre.

 

– Comment voyez-vous l’avenir de ces jeunes nageurs ?

M. T. : Tout dépend des mesures d’accompagnement que la fédération et le ministère des Sports pourront mettre à leur disposition. Il est nécessaire que, dès à présent, il faut élaborer un plan de préparation progressif pour les années à venir. Avec les performances affichées à Londres, je suis convaincu qu’ils ont encore quelque chose à prouver. Et ce n’est ni l’envie ni l’ambition qui leur font défaut.

 

– Quel regard portez-vous aujourd’hui sur la natation malienne ?

M. T. : La natation est une discipline qui commence à sortir la tête de l’eau malgré les difficultés auxquelles elle est confrontée depuis quelques années. Il s’agit notamment de la fermeture répétée de la Piscine Olympique du stade Modibo Kéita de Bamako, du non paiement des primes de médailles, etc. Heureusement, le nouveau ministre des Sports est déterminé à résoudre rapidement tous ses problèmes pour que nos nageurs puissent bénéficier d’infrastructures à la hauteur des ambitions sportives du pays.

Propos recueillis par

Moussa Bolly

L’Indicateur du Renouveau

22 Août 2012