Mois de Ramadan : la misère des prostituées et le business des truands

prostitutionOmbre

Si la société jette l’opprobre sur certains trottoirs, elle décrète que d’autres font partie de ce qu’on appelle des belles carrières. En ce mois de Ramadan, mois de jeûne, de pénitence, de prières et de bénédictions pour tout bon musulman, nous sommes donc à une période très critique du point de vue économique. La majeure partie de nos compatriotes tirent le diable par la queue et vivent au jour le jour à cause de la cherté de la vie qui s’explique par la hausse vertigineuse des denrées de première nécessité, à savoir le riz, le sucre, l’huile de palme, l’huile végétale, la farine…

En fait, dans les différents marchés de Bamako et ceux de l’intérieur du pays, les prix ont commencé à doubler, sinon à tripler, malgré les assurances que l’Etat avait données quant au maintien du prix des denrées de première nécessité à la normale. Les citoyens se demandent alors comment joindre les deux bouts au cours de ce mois de pénitence et nombreux sont ceux qui pointent un doigt accusateur vers les commerçants qui cherchent à en tirer d’énormes profits.

De toutes les façons, les «maquisards se cherchent» actuellement et du coup, ce sont les professionnelles du sexe qui en souffrent énormément. Pas de «clients» pour le moment et alors, elles sont obligées de se donner aux premiers venus. Et à quel prix ? Dérisoire ! C’est donc un temps mort pour elles. En attendant qu’elles reprennent vigoureusement leurs «activités» après ce mois de Ramadan, au grand dam de nos us et coutumes !

L’heure du bon business pour les truands

Le jeûne, que les musulmans observent pendant le mois de Ramadan, est une occasion rêvée pour certains truands, attirés, tels des vautours, par le fumet des repas des heures de rupture. Ils ne sont pas de la religion, mais à chaque de Ramadan, ils prennent prétexte de leurs relations d’amitié, pour se fendre d’une sympathie fictive, en décidant d’observer le jeûne avec leurs amis ou proches. Mais en réalité, et même si certains d’entre eux sont parfois sincères, bon nombre d’entre eux ne se préoccupent d’aucune privation, tel que prédit par le Saint Coran. Ils ignorent ainsi la promesse faite à leurs amis ou proches, s’alimentent en catimini et, à l’heure de la rupture, ils sont parmi les premiers arrivés, prennent part au festin, et l’hypocrisie se poursuit, mais évidemment sous les yeux d’Allah le Tout-Puissant.

Bruno E. LOMA

Source: Le Reporter 27/06/2015