MNLA ET INDEPENDANCE DE L’AZAWAD : Une revendication qui fait sourire

C’est dire qu’ils veulent boire jusqu’à la lie, le vin de l’Indépendance qu’ils ont tiré il y a déjà plus de six mois. La question que l’on se pose est de savoir si le MNLA a les pieds sur terre. Un roi sans territoire peut-il demander à des sujets de le vénérer ? Il n’est un secret pour personne, le MNLA a perdu l’Azawad et semble n’avoir pas les moyens pour le reconquérir seul.

Comment peut-on, dans un tel cas de figure, vouloir maintenir une revendication aussi extrême ? Le MNLA devrait plutôt faire profil bas et comprendre que dès l’instant où il a pris ses jambes à son cou face à Ansar Dine, il a, non seulement perdu la bataille, mais aussi le territoire qu’il a autoproclamé indépendant. Le MNLA, on le voit, veut jouer au plus fin. Mais il devrait se rendre à l’évidence que la Cédéao ne peut libérer cette portion de territoire pour le contenter.

La communauté internationale n’a pas la mémoire si courte, encore moins les Maliens, au point d’oublier les actes ignobles qu’il a commis lors de sa conquête de l’Azawad. Si des groupes armés comme Ansar Dine et Aqmi ont pu prendre racine dans le Nord- Mali, c’est bien à cause de ses idées séparatistes. S’il tient à l’indépendance de l’Azawad comme il le chante sur tous les toits, qu’il aille combattre seul Ansar Dine et compagnie pour récupérer le Nord.

Mais vouloir utiliser la Cédéao pour reconquérir le Nord et obtenir ce que cette instance n’a jamais accepté, cela semble insensé. Simples gesticulations pour se faire entendre et rappeler son existence ou du moins ce qu’il en reste ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette revendication du MNLA fait sourire. On y accorderait plus d’intérêt si le rapport de force était toujours en faveur de ce mouvement. Mais tel n’est pas le cas. Même s’il a fait croire, au début, que sa déroute était simplement un repli stratégique, les faits prouvent, aujourd’hui, le contraire.

Cette déclaration, en elle-même, est un aveu d’impuissance. Car n’eût été sa défaite sur le terrain, il ne se serait jamais montré aussi favorable à combattre aux côtés de la Cédéao pour libérer le Nord- Mali. Avec les intentions affichées du MNLA, la Cédéao est avertie ; elle devrait s’en méfier. Reste qu’on la voit mal intégrer les éléments du MNLA dans ses unités pour ensuite leur octroyer, après une éventuelle victoire, l’indépendance de l’Azawad. Que le MNLA redescende sur terre !

Rassemblés par Alou Touré, stagiaire

L’Indicateur du Renouveau

(30 Juillet 2012)