Mise en place du gouvernement / Cheick Modibo Diarra confronté à la réalité de la vie publique

L’accord cadre entre le Comité national de redressement de la démocratie et de restauration de l’Etat (CNRDRE) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), signé le 6 avril, a fait du CNRDRE un acteur légal de la transition. A cet effet, tout comme à la nomination du Premier ministre, il se donne un rôle important pour ne pas dire déterminant à jouer dans la composition du gouvernement de transition. Attendu depuis dimanche le gouvernement a connu un accouchement difficile, en cause, la mise à l’écart des partis politiques, qui pourtant doivent être les acteurs du jeu politique. A ce mardi, les partis politiques n’ont pas été consultés pour fournir leurs ministrables. Ce qui fait croire à la thèse selon laquelle la volonté affichée est de mettre en place un gouvernement de technocrates, sans tenir compte de coloration politique.

Or l’accord cadre qui semble être une référence aussi importante que la constitution, stipule la mise en place d’un gouvernement d’union nationale comme un des organes de la transition. Les critères pour constituer un gouvernement d’union nationale sont-ils possible en ignorant les partis politiques ? Le bout du tunnel serait encore loin, si parti politiques sont vus sous le prisme des activistes prébendiers. Et si dans le sens inverse, il n’est pas reconnu au CNRDRE, signataire de l’accord cadre du 6 avril, comme un acteur de la transition. A moins que l’on ne dénonce, et cela, après avoir échappé à l’embargo de la CEDEAO, l’accord cadre. Ce qui ne sera pas non plus politiquement correcte et diplomatiquement admis comme juste. Par ailleurs, si les partis politiques ont avalé la couleuvre du choix du Premier ministre, des interrogations demeurent quand à leur mise à l’écart à l’heure du choix d’un gouvernement censé être d’union nationale. Cheick Modibo Diarra sait qu’il est attendu sur ce front.

B. Daou

Le républicain Mali 25/04/2012