Mine d’or de Loulou L’esclavage sexuel à ciel ouvert

Au nom de l’intégration sous-régionale, le Mali ne cesse de représenter un terrain de prédilection pour des demandeurs d’emplois en provenance de certains pays de la sous-région. Avec la réputation de « terrain fertile », les mines d’or ou zones d’orpaillage sont devenues la coqueluche de nombre de ressortissants étrangers.

De nos jours, force est de constater que certains ressortissants nigérians et béninois abusent de ce bel exemple d’intégration sous-régionale. Avec ses bases au Nigéria et des ramifications au Bénin, de réseaux de trafic de jeunes filles se ramifient dans les zones aurifères de Loulou, cercle de Kéniéba.

Des jeunes filles de 16 à 27 ans sont transportées du Nigéria avec la promesse d’un emploi sûr (bien rémunéré) ou avec la promesse de prendre connaissance avec un chef d’entreprise blanc, qui se chargera de les faire migrer en l’Espagne, aux Etats-Unis d’Amérique ou au Canada.

A en croire notre source, certaines filles sont même pensionnaires d’établissements scolaires ou universitaires de leur pays d’origine. Ce qui ne les évite pas de mordre à l’hameçon. Car, dit-on, « effectivement on fait croire aux jeunes femmes qu’elles sont en route pour l’Espagne ou ailleurs et en cours de chemin on leur demande de s’établir près des exploitations aurifères pour faire commerce de leurs corps ».

Elles comprennent alors qu’elles sont désormais devenues des bêtes de sommes qui n’ont ni le droit de circuler librement, ni le droit de garder un téléphone portable, ni le droit d’exercer un autre métier.  

Leurs employeurs qui soutiennent souvent les avoir achetées à 60 000 F CFA par personne leur impose une recette journalière difficile souvent à atteindre. Le mode opératoire est qu’une quantité de préservatifs est remise par personne par jour. L’inventaire de la journée se fait en fonction de préservatifs utilisés. Cette recette, affirme notre source, reste exigible quoi qu’il en soit.  

Celle de ces pauvres filles qui aspire à son affranchissement est contrainte au paiement d’une rançon d’un (1) million de francs CFA.

Le deal étant bien ficelé, chaque tentative de fuite constitue un danger pour la fugitive. Car, les gendarmes chargés de la sécurité de la zone minière ne se feraient pas prier pour les intercepter après qu’ils aient préalablement pris leur part du gâteau.

Chaque arrivage est déclaré au poste de gendarmerie qui se charge d’établir une sorte de carte d’identité individuelle. Celles qui viennent en état de grossesse sont contraintes à l’avortement pour éviter qu’elles ne deviennent une charge insupportable sur leurs propriétaires.

Comme des troupeaux d’animaux, ces esclaves sexuelles sont également soumises à la transhumance en fonction du mode migratoire des potentiels clients.

On apprend que la pratique commence à agacer des personnes de bonne volonté  dont certaines se sont d’ailleurs organisées pour permettre à 18 d’entre elles de s’évader.

Le silence des responsables des mines autour de la pratique, ne voudrait pas forcement dire qu’ils l’ignorent pour autant.

Affaire à suivre

Markatié  Daou

L’ Indicateur Renouveau 15/04/2011