Discipline sportive africaine, le maracana est pratiqué depuis les années 70 en Côte d’Ivoire et dans certains pays voisins (Burkina, Niger) et au Bénin et au Togo. Depuis 2015, le Mali a officiellement rejoint ce groupe de pays. Aujourd’hui, la Fédération malienne de maracana et disciplines associées (FEMADA) se bat pour développer cette discipline dans notre pays.
Un but minuscule, pas de gardien et un terrain aux dimensions approximatives de celui du handball ! C’est souvent tout ce qu’il faut pour jouer au maracana (inspiré du nom du célèbre stade de Rio de Janeiro), une discipline (un dérivé du football) qui s’est développée sur les campus de la Côte d’Ivoire il y a une cinquantaine d’années. En effet, selon certaines sources, le maracana est une discipline qui est née sur le campus de l’Université de Cocody (Abidjan), à la faveur du retour des étudiants boursiers Ivoiriens, envoyés en formation en 1970 au Brésil par Félix Houphouët Boigny, le tout premier président de la Côte d’Ivoire indépendante !
Ce sport a tellement gagné en popularité que des voix ne cessent de s’élever pour lui revendiquer un statut de sport olympique. C’est en tout cas un sport passionnant, captivant et très agréable à suivre, d’autant plus que «la taille réduite du terrain et du but oblige les joueurs à allier technique et précision». Pour de nombreux techniciens, c’est aussi un entraînement idéal pour le football à onze.
«Le maracana est un dérivé du football, mais ce n’est pas du football. C’est une discipline sportive inventée par des Africains et dirigée par des Africains uniquement», explique Mamadou Dipa Fané, ancien ministre et président de la Fédération malienne de maracana et disciplines associées (FEMADA). Généralement, les parties se jouent à six joueurs contre six pendant des tiers temps de quinze minutes et des pauses (mi-temps) de cinq minutes. «Contrairement à la perception des milieux sportifs, très mal informés, le maracana possède en son sein et dans ses lois des vertus tenant à sa devise qui seraient les bienvenues dans le contexte socio-économique et politique actuel de notre pays». La Convivialité, la Fraternité et l’Amitié (C.F.A) constituent la devise du maracana. «C’est un sport bien réglementé avec près de 78 pays, soit plus de fédérations nationales affiliées qu’à la Confédération africaine de football (CAF)», précise M. Fané. Et d’indiquer, «il se joue, comme dirait l’artiste, de 7 à 77 ans… parce qu’ouvert à toutes et à tous».
Ce dérivé du football existe officiellement au Mali depuis 2015. La Famada a tenu sa première Assemblée générale élective (AGE) le 23 juillet 2016 au Conseil national du patronat du Mali (CNPM). «C’est une discipline moins connue, parce que la Fédération nationale fait avec les moyens de bord au niveau national et elle ne reçoit que l’aide de l’État pour sa participation aux compétitions internationales», explique M. Fané.
La Femada est membre de la Fédération internationale de maracana associations (FIMAA), dont le siège est à Abidjan (Côte d’Ivoire), et le Mali occupe le poste de 4ᵉ vice-président chargé des Relations avec les institutions publiques et privées, de la Réglementation et des Archives. À noter également que Mamadou Dipa Fané occupe aussi le poste de porte-parole de la FIMAA lors des différentes Coupes d’Afrique des nations de maracana et/ou des Coupes du monde. Selon le président de la Femada, 7 Maliens sont membres des différentes commissions de la FIMAA. Cette discipline est très bien réglementée par des lois du jeu, dont l’organisme de tutelle, le «Mara’Board International», est dirigé par notre compatriote Mamadou Dipa Fané.
Au plan national, la Femada compte actuellement 5 ligues régionales de Maracana (Bamako, Bougouni, Koulikoro, Ségou, Sikasso) et un district dynamique à Kati. «Le ministère de la Jeunesse et des Sports a aussi généreusement consenti à aménager des terrains de Maracana dans tous les stades rénovés ou en rénovation», se réjouit le ministre Fané. Tout comme la Femada a également bénéficié d’un siège au Stade du 26 Mars de Yirimadio grâce à «l’heureuse et opportune implication de la Direction nationale des sports et de l’éducation physique».
Notre pays est aussi détenteur, au niveau international, de deux Coupes d’Afrique des nations de Maracana (MARA’CAN), respectivement à Conakry (Guinée) en 2019 et à Cotonou (Bénin) en 2023. Cet exploit sportif a qualifié le Mali pour participer à la 1ère MARA’MONDE «Abidjan 2024» en septembre dernier. De nos jours, le maracana est pratiqué en Europe, en Asie, en Océanie, en Afrique et en Amérique du Sud et du Nord. Tous ces continents étaient présents à la dernière Coupe du monde de Maracana (Mara’monde 2024) en septembre dernier en Côte d’Ivoire. À noter que le Mali, de «haute lutte», avait été qualifié à cette phase finale de la première Coupe du monde de maracana.
La prochaine Coupe d’Afrique des nations de maracana (Mara’CAN Bissau 2025) se jouera en septembre prochain à Bissau (Guinée-Bissau).
Moussa Bolly