Maliens de Cote D’ivoire : 700 personnes sont arrivées hier à Bamako

Vendredi dernier, le premier convoi constitué de 10 bus  a quitté Abidjan vendredi et est arrivé hier en fin d’après-midi à Bamako avec à bord 700 personnes. Elles ont été accueillies sur le site de la Febak par le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Badara Aliou Macalou. Nous reviendrons sur l’opération de rapatriement de nos compatriotes dans notre prochaine édition.

Depuis que la situation s’est dégradée à Abidjan pour les civils, le comité de veille qui regroupe les secrétaires généraux de 5 départements ministériels a demandé aux représentants de l’ambassade du Mali et du conseil des Maliens de Côte d’Ivoire de faire des projections. Ces structures s’étaient déjà mobilisées pour secourir nos compatriotes dans une capitale économique ivoirienne dans la tourmente.

Selon Mamady Traoré, le secrétaire général du ministère des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, le début des combats dans Abidjan a conduit des compatriotes à émettre le désir de quitter la Côte d’Ivoire. Certains avaient déjà commencé à se regrouper à la Maison du Mali à Abidjan.
Le département a alors demandé aux structures sur place d’évaluer le nombre de personnes à évacuer, le coût et les itinéraires à emprunter, explique Mamady Traoré.

L’ambassade a ainsi annoncé 20 000 personnes tandis que le Conseil des Maliens de Côte d’Ivoire (CMCI) envisageait d’évacuer 60 000 Maliens.
Le département a immédiatement adressé des requêtes à ses partenaires (Organisation internationale des migrations, Union européenne (OIM), France, PNUD). Le CMCI a, de son côté, saisi l’antenne de l’OIM à Abidjan.

Le département a décidé de rapatrier les 18.000 Maliens effectivement recensés par l’ambassade sur place. En attendant la réaction des partenaires, le gouvernement a entrepris de prendre en charge le début des opérations en débloquant 140 millions de Fcfa. Le ministère de l’Économie et des Finances qui a demandé le soutien d’opérateurs économiques ayant des intérêts dans les deux pays (il est impossible de transférer de l’argent à Abidjan), est finalement parvenu à mettre l’argent à la disposition de notre représentation diplomatique. Ainsi, les convois ont commencé depuis vendredi à quitter Abidjan. Deux itinéraires ont été choisis : le premier passe par Bouaké et le second via le Ghana.

Compte tenu de la situation, le coût de transport par personne est passé de 35.000 à 50.000 Fcfa. Ici à Bamako, le ministère de l’Équipement et des Transports s’est mobilisé et a contacté les transporteurs. Paradoxalement, ceux-ci se sont montrés peu compétitifs puisqu’ils chiffrent le rapatriement à 65.000 Fcfa par personne.

Pour ce prix, ils s’annoncent prêts à mettre en branle 150 bus pour faire la navette Bamako-Abidjan. Un accord pourrait intervenir s’ils acceptent de revoir leur prix à la baisse. Comme il n’est pas conseillé de mettre tous ses œufs dans le même panier, le gouvernement a demandé à l’ambassade du Mali à Conakry d’étudier la possibilité d’évacuer des compatriotes avec les ressortissants guinéens par bateau jusqu’à Conakry. Des bus se chargeront alors de les ramener à Bamako.

Cette opération de rapatriement débute alors que s’achève le retour des Maliens de Libye. Il n’y avait plus de Maliens à Djerba. Mais avec le début des opérations militaires de la coalition anti Khadafi, des compatriotes qui se croyaient à l’abri ont décidé sur le tard de fuir Tripoli.
Ainsi, trois vols étaient attendus pendant le week-end.

A. LAM
Journal l’Essor du mardi 29 mars 2011