Mali / Le Président ATT attaché à une vision commune sous-régionale pour la sécurité

Du 03 au 05 décembre 2011, les acteurs auront la tâche de débattre  autour de la communication sur la coopération décentralisée et les travaux des tables rondes thématiques. Plus de 1800 participants y compris de l’extérieur ont pris part à cette cérémonie. La plupart des 703 communes et les gouverneurs de région étaient présents. Dès l’entame, Amadou Toumani Touré, Président de la République du Mali, a indiqué aux maires que s’ils sont les maires de la commune, il est le maire de la République. Il a félicité les maires pour leurs rôles car la place du maire est extrêmement difficile dans un pays comme le nôtre. ATT a dit qu’il connait presque tous les maires du Mali car en 9 ans et 6 mois à la tête du pays, il a effectué 240 déplacements à l’intérieur du Mali soit 2 fois par mois. « En 2007, c’est le soutien des maires qui a accompagné ma candidature à la cour constitutionnelle du Mali », a-t-il dit. Selon lui, les résultats de la coopération décentralisée sont remarquables mais il reste des défis à relever.  

« Les reformes institutionnelles que j’ai proposées vont me rapporter en tant que citoyen mais pas en tant que président de la République », a-t-il martelé. Le président ATT a souligné que dès la semaine prochaine, il proposerait à l’Assemblée Nationale un projet de loi portant la création de nouvelles régions car il est temps de reprendre l’architecture administrative et économique du Mali.

A l’en croire, la création de la nouvelle carte judiciaire permettra de corriger certaines lacunes. Il a indiqué que la bande sahélo sahélienne est très vaste et constitue une menace transfrontalière.’’ Un acte que nous condamnons sans réserve est la prise d’otage’’, a-t-il signalé.

Pour remédier à  ces problèmes, ATT demande une vision commune pour la sécurité  et d’ailleurs un Etat major militaire a été implanté à Tamanrasset comprenant les armées du Mali, d’Algérie, de Mauritanie et du Niger. Selon lui aucun pays seul ne peut gérer ce mal. ATT a souligné que le programme PSPSDN est basé sur trois facteurs essentiels que sont la sécurité, la défense et le développement. Les principaux agents de sécurité sont les maires car ils sont en contact direct avec la population. Amadou Toumani Touré n’a pas manqué de dire que les dispositions sont prises pour résoudre le problème alimentaire car le Mali a connu une mauvaise pluviométrie cette année.

Référendum : le soutien des maires sollicité  

Il a signalé que les élections présidentielles et le referendum seront couplés car cela coutera moins cher et s’est  réjoui du soutien de l’AMM pour le referendum. « Je reviendrai pour les campagnes référendaires mais pas pour les campagnes présidentielles car c’est pour les autres ; alors je commence ma campagne dès maintenant. Il faut voter OUI pour le referendum », a-t-il laissé entendre. Le Président ATT a demandé aux maires de faire en sorte que les élections se déroulent bien, qu’elles soient crédibles, transparentes, libres et démocratiques.

Le président de l’Association malienne des municipalités, Boubacar Bah, a souligné que ces assises constituent un champ privilégié de débattre de sujets d’intérêt commun, de partage d’expériences, d’évaluation de l’existant, de définition de nouveaux axes, permettant de faire de la coopération décentralisée, un outil au service du développement. Il a invité les responsables communaux à jouer pleinement leur rôle en matière de sécurité alimentaire.

« En tant qu’élus locaux, nous avons une lourde responsabilité dans l’organisation, la mobilisation des populations pour la réussite dans la paix, la sérénité, la quiétude », a-t-il dit. Pour Christian Rouyer, Ambassadeur de France au Mali, les communes sont les socles sur lesquels reposent tout. A son avis, le processus de décentralisation au Mali est exemplaire mais le problème de fiscalité demeure un grand défi à relever. Selon lui, sans la coopération, il n’y a pas de développement. Charles Josselin, représentant Cités unies France a souligné que la coopération décentralisée transfrontalière ne vise que la démocratie. Selon Aïcha Traoré, présidente des femmes élus locales de l’Afrique de l’Ouest, le président ATT a honoré toutes les femmes car il a donné un poste de premier ministre à une femme. Elle a rendu un vibrant hommage à toutes les femmes élues locales car leur courage et leur abnégation ont permis au Mali d’avoir une bonne gouvernance.

Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara, président du haut conseil des collectivités territoriales, a souligné que ces assises portant sur le Bilan et perspectives d’une décennie de coopération décentralisée dans le contexte de la centralisation au Mali, arrivent à leur heure et mobilisent d’une part leur propre nécessité et la pertinence de leurs objectifs tant pour les pouvoirs publics que pour les collectivités. A l’en croire, le Mali a perçu très tôt le principe de décentralisation comme le système le plus adéquat d’organisation administrative de l’Etat. David Sagara, Ministre délégué auprès du ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales, a demandé une forte implication des élus locaux pour les reformes institutionnelles car ce sont eux les premiers bénéficiaires. A son avis, la coopération décentralisée est un moyen efficace pour résoudre  les différents problèmes liés aux communes. Cette journée, de l’avis du ministre,  constitue un moment de vitalité.     

Aguibou Sogodogo

Le Républicain 05/12/2011