Mali : la femme éternelle victime de la société

Elles sont mère, grand-mère, fille, la femme est sans nul doute, un être sacré. Pourtant elles sont facilement rejetées par la société en cas de grossesse non désiré, de mauvaise fréquentation ou de mariage raté.

Souvent pointé du doigt sans jamais chercher à comprendre le fin fond du problème, une seconde chance est rarement accordée à une femme tombée enceinte hors mariage, de mauvaise fréquentation ou encore un mariage raté. Elles sont jugées en abondance alors que derrière cette partie de la vie d’une femme se cache très souvent une histoire douloureuse.

C’est le cas d’une jeune fille de 22 ans désormais serveuse dans le bar du jardin de Mieruba Ségou dont nous tairons le nom. « J’étais marié en Côte d’Ivoire à un alcoolique violent physiquement et qui m’insultait père et mère à tout bout de champ. J’ai encaissé énormément de coût à cause notamment du respect du caractère sacré du mariage » indique-t-elle avec une voix douce et désespérée.

Ne pouvant plus supporter les violences conjugales de son mari, elle décide de quitter son mariage et retourne dans sa famille à la cité des balazan. La pauvre dame pensait pouvoir tourner définitivement cette page sombre de son histoire sans jamais penser que les jugements de la famille et de son entourage sont plus pénibles que l’enfer qu’elle vivait.

A commencé par ses parents, son père, sa marâtre, les proches de la famille, en lieu et place de l’affection dont elle avait fortement besoin après une si dure épreuve, la jeune dame récolte du mépris. Ces actes, tout ce qu’elle faisait, était remise en cause. « Je ne pouvais recevoir de l’aide de personne. J’ai été laissé à mon triste sort. Même mes parents en cas de besoin refusaient de me venir en assistance » rétorque-t-elle. C’est pourquoi elle décide de devenir serveuse dans un bar où elle travaille de 18 h du soir à 2 h du matin. « Ce n’est pas parce que j’aime ce travail que je suis ici, mais c’est plutôt que je n’ai pas le choix » confie-t-elle.

Malgré des critiques formulées par rapport à son lieu de travail, elle se dit certes preneuse de tout autre boulot différent de celui-ci, mais hors de question pour elle de retourner s’asseoir à la concession familiale pour ne rien faire.

Cette pauvre dame est une parmi des milliers de femme qui n’ont jamais eu droit à une seconde chance. Va-t-elle pouvoir s’en sortir ?

Dieu veille !

Abdrahamane Baba Kouyaté