LUTTE CONTRE LE TERRORISME: La France viole l’accord de coopération militaire, l’Algérie réaffirme son soutien au Mali

M. Abdelmadjid Tebboune, président de la République d’Algérie

Jeudi dernier (3 juin 2021), le ministère français des Armées a annoncé la suspension des opérations militaires conjointes avec les forces maliennes.

Cette décision survient après le coup de force des militaires et l’éviction des civils dans le processus de transition.

La force Barkhane continuera toutefois d’opérer dans le pays, mais seule. 

Et dans une interview accordée au quotidien français «Le Point», le Président de la République algérienne démocratique et populaire a assuré les autorités maliennes de tout le soutien de son pays dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

«L’Algérie ne laissera jamais le nord du Mali devenir un sanctuaire pour les terroristes» !

La promesse du président de la République algérienne démocratique et populaire, M. Abdelmadjid Tebboune, s’exprimant dans le quotidien de «Le Point».

Une interview publié au moment où la France a décidé de suspendre les opérations conjointes Barkhane-FAMa après le nouveau coup de force des militaires contre les autorités de transition.

«Pour régler le problème au nord du pays, il faut y redéployer l’Etat.

Via les accords d’Alger.

Nous sommes là pour aider Bamako.

Et c’est ce que nous faisons déjà avec la formation des militaires maliens», a poursuivi le chef de l’Etat malien, évoquant l’accord de paix et de réconciliation au Mali (APR).

Interrogé par nos confrères de «Le Point» au sujet de l’éventualité d’une intervention militaire algérienne au Mali, le président Tebboune a répondu que la constitution algérienne autorisait désormais ce type d’intervention.

Néanmoins, a-t-il affirmé, «la solution n’est pas là».

«En Afrique et dans le monde arabe nous sommes leaders contre la lutte antiterroriste.

Cette expérience a bénéficié à tous les pays occidentaux, y compris les Etats-Unis.

Nous avons fait éviter des tragédies à la France, à la Belgique et à d’autres.

Nous préférons garder cette coopération discrète car il s’agit de sauvegarder des vies humaines en Europe et partout», a souligné le président Tebboune.

Et à son avis, le G5 Sahel «pourrait être plus efficace s’il avait plus de moyens.

Or il n’en a pas.

Il a été créé contre le CEMOC (Comité d’Etat-major opérationnel conjoint regroupant l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger) qui était mieux doté».

Et d’ajouter que dans «ces territoires, certains s’opposent aux avancées de l’Algérie, essentiellement sur le dossier malien.

Pour nous, il existe une volonté de saboter les accords d’Alger.

Je crois aussi que le G5 ou Barkhane sont des solutions partielles».

Par ailleurs, le président Abdelmadjid Tebboune a expliqué que le Sahel était composé de pays que «l’Algérie a l’obligation d’aider dans la reconstruction de leurs Etats».

Et, a conclu le chef de l’Etat algérien, «il ne s’agit pas uniquement d’un programme de lutte antiterroriste».

Kader Toé