Lutte contre le cancer en Commune 4 par l’ONG MSF: Plaidoyer pour un dépistage précoce des cancers du col de l’utérus et du sein 

Mme Diéminatou Sangaré, ministre de la Santé et du Développement social

L’ONG Médecins sans frontières (MSF) et la mairie de la commune 4 ont lancé, le samedi 12 mars dernier, sur le terrain Chaba de Lafiabougou (commune IV du district de Bamako) une campagne de dépistage gratuit des cancers du col de l’utérus, pour montrer que la journée de la femme, le 8 mars n’est pas uniquement festive.

La rencontre s’est déroulée en présence du Directeur général de la santé et de l’hygiène publique, le représentant du maire de la commune 4, Modibo Keita, le chef de projet, Balké Harouna, l’ensemble des chefs de quartiers de la commune 4, le président de la FELASCOM de la commune 4, le directeur général du développement social, le représentant du ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille.

Cette opération se situe dans le cadre du  8 mars, journée de commémoration des droits de la femme à travers le monde, qui a donc permis à l’ONG Médecins sans frontières, de la France (MSF) d’aider certaines femmes, qui ont des difficultés d’accès au dépistage du cancer du col de l’utérus et du sein. Une maladie silencieuse, qui fait trop de victimes, parmi nos sœurs, nos mères et aussi nos filles. 

Après l’accueil par les cadres de MSF et des sages-femmes les participantes ont eu droit à des informations et conseils pratiques. Puis c’est la phase des dépistages sur des femmes qui s’étaient portées volontaires. Celles-ci étaient très motivées à l’idée de faire le dépistage. Pour rappel, le dépistage est essentiel dans la prévention du cancer du col de l’utérus et du sein.

Dans ses explications spécifiques, le docteur Djènèbou Diallo a indiqué comment faire une bonne autopalpation, après chaque règle pour plus de sécurité contre le cancer.

Pour sa part, la coordinatrice de projet de lutte contre le cancer, Mme Balké Harouna, s’est dite très honorée par la motivation des femmes volontaires. «Je suis très heureuse d’être avec vous pour cette journée dédiée au dépistages. Je tiens à remercier les autorités de la commune 4, les associations mobilisées, les soignants, le ministère de la Santé, tous impliqués avec MSF dès cette journée de lancement de la campagne de dépistages, qui va se poursuivre dans les 10 CSCOM de la commune 4, du 12 au 31 mars 2022. Le dépistage se fera gratuitement et les références vont se faire à travers les médecins et les sages-femmes »

A la question pourquoi c’est important de faire le dépistage, elle dira que c’est parce que ces 20 dernières années, le nombre de nouveaux cas de cancer a presque doublé. « Cela devient un problème de santé publique majeur et le sera de plus en plus dans les années à venir. Les souffrances physiques des maladies ne sont pas à prendre à la légère; et des traitements efficaces qui ont fait leur preuve. Tous ensemble mobilisons-nous pour dire stop au cancer » a-t-elle souligné.

Pour le 4è adjoint du maire de la commune 4, Modibo Keita, à l’occasion de la cérémonie de dépistage du cancer du col de l’utérus et du sein, au Mali, la lutte contre cette maladie est un enjeu grandissant. Et d’ajouter que MSF s’associe à la mairie de la commune 4 en vue de procéder à ce dépistage gratuit et mener une campagne d’informations et d’actions pour encourager les femmes à venir faire le dépistage dans les centres de santé. « Bien qu’il existe au Mali des soignants formés dans des structures relativement équipées en stocks de médicaments dédiés à la chimiothérapie pour la population, nous faisons toujours face à plusieurs problèmes », a-t-il expliqué.

Selon Mme Keita Fatou Barké Diallo, se faire dépister est un devoir pour chaque femme, puisque mieux vaut prévenir que guérir. « Je suis venue faire mon dépistage et grâce à Dieu, je n’ai rien de positif, et j’invite toutes les femmes à venir se dépister pour que les cas de cancer diminue et qu’il n’y ait plus de femme en danger à cause de ce fléau » soutiendra-t-elle.  

Comme témoignage, Fatoumata Bocoum, guérie du cancer après plusieurs traitements, s’est montrée rassurante. « J’ai fait plus de 3 ans avec le cancer, mais aujourd’hui, je remercie les médecins maliens et je crois bien que le Mali est le premier pays à gratifier la chimiothérapie ». Elle remercie les docteurs et les infirmières avec leurs courages, surtout les maris des femmes cancéreuses, ceux qui n’ont pas failli à les soutenir.

De son côté, Mariam Traoré, une volontaire au dépistage, dira : « Je suis venu faire le dépistage pour ma santé, parce que cette maladie n’est pas une maladie visible sur le corps ; c’est pourquoi se faire dépister est la meilleure solution et après mon dépistage, il y a eu des signes positifs chez moi. Donc, je dois commencer ces traitements, si je n’étais pas venue aujourd’hui, je ne le saurai pas. J’invite les femmes à venir massivement pour le dépistage ».

Mama KEITA (stagiaire)