Lutte contre la fraude documentaire à l’Ambassade du Nigeria


Lors de sa rencontre avec les Nigérians résidant au Mali, le 29 juin dernier au Carrefour des jeunes, SE l’Ambassadeur du Nigeria au Mali avait clairement indiqué que le rôle de l’ambassade était d’assurer que tous les Nigérians vivent en paix. Aussi avait-il abordé le problème de la suspension de la délivrance des cartes consulaires et celui relatif à l’élection du Président de la communauté.

Concernant la suspension de la délivrance des Cartes consulaires son excellence Chief Soni Abag a justifié sa décision par le fait qu’il y avait beaucoup de plaintes, avec l’interpellation de Nigérians porteurs de fausses cartes consulaires et, surtout, le fait qu’il ait été saisi par les ambassades de Gambie et du Sénégal, lesquelles se plaignaient que les trafiquants de filles mineures utilisent des cartes consulaires délivrées au Mali. Pour ce qui concerne l’élection du Bureau exécutif des membres de la communauté, l’ambassadeur l’a qualifié de politique. Au finish, il a donc demandé à la communauté de choisir 5 membres de chaque groupe ethnique pour le rencontrer, question d’aplanir toutes les petites difficultés.

A la demande de Son Excellence, la communauté nigériane a formulé une résolution signée par les chefs des groupes communautaires Ndibo, Edo et Yoruba. Celle-ci affirme que, au cours de la rencontre du 29 juin, la communauté nigériane tout entière avait clairement signifié à l’Ambassadeur son refus de reconnaître le nouveau Bureau exécutif, dirigé par Patrick Nnodu. Raison invoquée, l’élection n’avait concerné qu’une vingtaine de personnes, tirées sur le volet. Pire, elle n’a produit que des gens peu recommandables, à l’exemple de Christopher Oboite, un personnage bien connu pour trafic de filles mineures, venant pour la plupart des villages les plus reculés du Nigeria.

La communauté, recommande la résolution, a besoin de leaders crédibles, ayant des activités génératrices de revenus saines. Aussi demande-t-elle qu’un Comité, comprenant des représentants de tous les groupes communautaires, soit mis en place, pour trouver les voies et moyens d’organiser des élections crédibles et acceptables par tous les Nigérians. En ce qui concerne la suspension de la délivrance des cartes consulaires, le porte-parole de la communauté, Canice Ihuoma, trouve les raisons avancées par l’Ambassadeur insuffisantes.

«Dans les pays francophones, seule la Carte d’identité a une grande valeur administrative». Il voit donc mal comment on peut condamner une aussi importante communauté de commerçants et d’hommes d’affaires à cause des pratiques de quelques brebis galeuses. D’autre part, il s’oppose énergiquement à la proposition de confier la délivrance des cartes à un seul individu, proposition qui,  selon lui, a été rejetée par toute la communauté lors de sa rencontre avec l’Ambassadeur.

Toutefois Canice Ihuoma se dit confiant et rassuré. Car, soutient-il, SE Chief Soni Abag, qui a déjà fait preuve de bonne volonté et qui œuvre depuis son arrivée pour le bien-être des Nigérians vivant au Mali, va résoudre les deux problèmes soulevés par la communauté.

Pierre Fo’o Medjo

Le 22 Septembre 06/07/2011