L’ŒIL DE LE MATIN : Quand mourir est préféré à une vie sans aucun espoir

Le 18 décembre est la Journée internationale des migrants. Une journée dédiée à ces femmes, à ces hommes et parfois à des enfants qui les accompagnent dans ce voyage périlleux. Nous ne connaissons plus, ne comptons plus les morts dans l’immense désert et dans les entrailles de l’Atlantique et de la Méditerranée.

Partir dans de telles conditions, tout en connaissant les risques n’est pas un choix, même si pour beaucoup d’entre nous rien ne justifie cela. Mais, pour ceux qui défient le destin, mourir vaut mieux que continuer de vivre dans les conditions que leur a offert le sort, le monde, le continent, les origines, le destin, soi-même ou l’autre. Comment situer les responsabilités tant elles sont nombreuses et bien souvent analysées sans trouver d’issue à cette mise à mort en masse ?

Le contexte mondial, avec la pandémie de la COVID-19, rend la crise mondiale encore plus profonde et le sort des migrants, qui a toujours été un enjeu économique, politique et humain ; continue d’être un sujet de tension entre le Nord et le Sud. Pensons en ce jour symbolique à eux. Gardons les dans nos prières, dans nos cœurs. Que ceux qui ont disparu reposent en paix.

Que ceux qui ont décidé de revenir chez eux puissent y construire une vie pour eux et pour les leurs, car ils n’ont pas démérité. Que ceux qui sont dans des conditions inimaginables ailleurs puissent en sortir indemnes. Que ceux qui veulent partir mesurent la gravité d’un tel choix pour eux et pour leurs proches, qui trop souvent les poussent vers une mort certaine.

Comment les retenir ? Les moyens existent ! Il faut juste y réfléchir avec conviction et agir avec une volonté politique de faire bouger les lignes favorables.

Pour certains, ils ne sont pas les moyens nombreux, la création d’emplois par l’industrialisation de nombreux secteurs en Afrique est «un combat qu’on se doit de mener pour atténuer ces flux de migrants». D’autres préconisent aussi «une meilleure gouvernance par de réels patriotes envieux de l’essor économique des pays développés» comme «l’idéal» pour lequel nos peuples doivent se battre. Autant de propositions, autant de piste de réflexion pour espérer un jour retenir nos jeunes dans nos pays et les voir s’épanouir tout en étant le socle de l’émergence socio-économique, culturelle, sportive… et politique de nos Etats !

Awa Méïté Van Til
*Réalisatrice de «So Kadi, paroles de migrants, porteurs d’espoirs», film documentaire relatant les périples de migrants africains en quête de l’eldorado européen.