Limitrophe du Mali et du Niger – Tamanrasset, entre immigration illégale et trafics en tout genre

Mais le chômage n’est pas dû qu’à cette raison. La mentalité des Touareg y est aussi pour beaucoup. Les jeunes issus de la noblesse «ne peuvent accepter certaines tâches considérées comme en deçà de leurs statuts sociaux». Ils préfèrent être employés dans les administrations. «Quitte à ne pas être libre, je travaille pour l’Etat algérien», nous expliquera l’un des membres de la famille d’Akhamokh, employé comme chauffeur au niveau de l’Office du parc de l’Ahaggar.

Les postes sans qualification sont peu nombreux dans la fonction publique, engendrant une situation inextricable. Ils ne peuvent être occupés que par des Algériens, l’administration se retrouve donc avec des postes budgétaires inoccupés. La baisse du nombre de touristes, en raison de la situation sécuritaire au sud de Tamanrasset, a mis au chômage de nombreux guides et chauffeurs. Certaines agences de voyages risquent la faillite si la situation perdure. Les notables et chefs de tribu ne cessent de lancer des appels pour que l’Etat trouve une solution à un problème quasi inextricable. Mais l’arrivée de l’eau pourra peut-être réduire la tension par la relance notamment de l’élevage et de l’agriculture.

L’immigration clandestine est aussi un des fléaux que connaît la capitale du Tassili N’Ajjer. Un des «points focaux» nous expliquait en octobre dernier que la situation était plus ou moins maîtrisée et que le passage se faisait par la Mauritanie et le Sahara occidental. Le nombre d’immigrés clandestins semble être stable mais important. La surveillance des frontières y est plus rigoureuse en raison de la présence de groupes d’Aqmi. Cette surveillance n’empêche pas Tamanrasset d’être également la capitale des échanges commerciaux transfrontaliers basés sur le troc comme aux temps immémoriaux.

Cet état de fait rend le contrôle douanier plus difficile, ce qui favorise les trafics illégaux. Ces derniers sont venus se greffer sur des us et coutumes ancestraux. Tamanrasset pourra renouer avec le plein emploi quand la situation à ses frontières se sera normalisée et que le Niger et le Mali y auront fait régner l’ordre.

L’ Indicateur Renouveau 07/04/2011