Les scénarios possibles pour une intervention militaire contre la Libye

L’Otan a également des Awacs et des avions de guet aérien. Il faut aussi monter des CAP, des Combat air patrol, des patrouilles de chasseurs au large de la Libye. Ce qui impliquerait une grosse opération, une surveillance 24 heures sur 24, sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines. C’est pour cette raison que les stratèges français, britanniques et américains préféreraient une solution plus rapide, une attaque ciblée contre les bases aériennes libyennes.

La France en a les moyens

La France en a les moyens. Elle dispose de la base de Solenzara en Corse, une base avancée en Méditerranée à environ une heure de vol environ de Tripoli. Il y a aussi la base américaine de Sigonella en Sicile qui est encore plus proche, et un porte-avions de l’US Navy en Méditerranée.

Dans un premier temps, il s’agirait d’utiliser des missiles de croisière pour frapper les pistes et les avions libyens qui attaquent les insurgés libyens. On peut citer la base Mitiga prés de Tripoli, ou  celles d’Okba Ben Nafi qui constituent des cibles potentielles. Puis peut-être aussi, desserrer l’étau autour de Benghazi et intervenir avant que les forces loyales au colonel Kadhafi entrent dans la ville rebelle.

Les Canadiens qui répondent régulièrement présents pour appuyer les résolutions de l’ONU ont annoncé, qu’ils allaient envoyer des chasseurs F18. Fait nouveau, cette fois-ci ce sont aussi des forces arabes qui pourraient être associées. On parle des armées de l’air émirienne et qatarie qui ont l’habitude de travailler avec les Français et les Américains.

Du matériel de guerre libyen livré par des pays européens.

En cas d’attaque à longue distance, contre les postes de commandements, les pistes, les bases aériennes, il y a peu de chance que l’armée libyenne parvienne à intercepter les assaillants. Les défenses aériennes libyennes sont anciennes et bien connues des services de renseignement occidentaux, d’autant plus d’une partie du matériel de guerre libyen a été livré par des pays européens.

L’armée de l’air libyenne ne possède pas d’intercepteur moderne, et les militaires qui se sont révoltés revendiquent une trentaine d’avions ou hélicoptères abattus depuis fin février, ce qui a encore affaibli les lignes de défense libyennes.
En cas d’appui au sol, en soutien direct aux populations de Benghazi, la situation serait un peu plus dangereuse. Le 17 mars, on a vu à Adjabua des véhicules antiaérien ZSU-23-4 et des missiles portables aux mains des forces loyales au colonel Kadhafi.

Mais il pourrait y avoir des surprises, les fidèles au régime Kadhafi pouvant être tentés de s’en prendre au trafic maritime ou aérien afin de perturber les plans des pays qui pourraient se rallier à la résolution de l’ONU.

Par RFI