Léon XIV : un pape américain modéré dans la continuité de François

L’Église catholique entre dans une nouvelle ère avec l’élection du cardinal Robert Francis Prevost, 69 ans, devenu le premier pape originaire des États-Unis sous le nom de Léon XIV. Son profil modéré, son humilité pastorale et son engagement dans les périphéries de l’Église en font un héritier naturel de François, dont il entend poursuivre l’œuvre.

Ému et rassemblant, Léon XIV a prononcé ses premiers mots depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre : « Dieu nous aime, Dieu vous aime tous, et le mal ne prévaudra pas ». Dans un monde troublé par les conflits et les divisions, il a appelé à « construire des ponts par le dialogue et la rencontre », saluant la mémoire de son prédécesseur, Jorge Bergoglio, décédé le 21 avril dernier.

Une ascension portée par François

Créé cardinal en 2023 par François, qui l’avait déjà nommé à la tête du puissant dicastère des évêques, Robert Prevost s’était imposé comme un conseiller de premier plan dans la nomination des prélats. Sa capacité d’écoute, son sens du compromis et son expérience de terrain l’ont rapidement fait remarquer au sein du Vatican.

Dans un environnement où les tensions entre courants conservateurs et réformateurs persistent, le nouveau pape apparaît comme une figure de synthèse, fidèle à la ligne du pape François, mais disposé à travailler avec tous.

Un parcours missionnaire et international

Né à Chicago le 14 septembre 1955, de parents aux racines françaises, italiennes et espagnoles, Léon XIV incarne la diversité du monde catholique. Licencié en théologie et diplômé en mathématiques, il entre chez les Augustins en 1977 avant d’être ordonné prêtre en 1982. C’est au Pérou, où il passe plus de vingt ans, qu’il forge son identité de pasteur au contact des réalités du terrain.

D’abord missionnaire dans le nord du pays, puis évêque de Chiclayo, Robert Prevost y développe un lien profond avec les communautés locales, au point d’acquérir également la nationalité péruvienne. Il reste très attaché à cette région qu’il a chaleureusement saluée en espagnol lors de son discours inaugural.

Un profil rassurant pour une Église en mutation

Connu comme le « moins américain des Américains », Léon XIV est perçu comme un homme de consensus, capable de naviguer avec doigté dans la complexe machinerie de la Curie. Sa solide formation en droit canon a aussi rassuré les cardinaux plus conservateurs, soucieux d’un retour à une certaine rigueur doctrinale.

Mais l’homme se veut surtout un bâtisseur d’avenir. Avant même son élection, il insistait sur la nécessité d’adapter l’Église aux réalités d’aujourd’hui : « Nous ne pouvons pas revenir en arrière. (…) Le monde d’aujourd’hui n’est pas celui d’il y a dix ou vingt ans », déclarait-il en avril.

Ce pontificat s’annonce donc dans la continuité du message de François, avec peut-être une inflexion dans le style : plus collégial, plus institutionnel, mais toujours centré sur l’écoute, les périphéries et l’évangélisation du quotidien.

La rédaction

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