Le sud africain Pieter Hugo enlève le grand prix Seydou Keita

Pour son travail photographique relatif à la problématique du traitement des déchets informatiques déversés en Afrique, notamment dans les bidonvilles d’Agbogbloshi au Ghana, le photographe Pieter Hugo de l’Afrique du sud s’est vu décerner le grand prix Seydou Keïta d’une valeur de 3000 euros, soit environ 2 millions de FCFA. Ce prix est décerné par le ministère malien de la culture. Pour la première fois dans l’histoire des Rencontres de Bamako, le prix de l’Union européenne d’une valeur de 3000 Euros, soit environ 2 millions de FCFA, a été attribué à deux photographes : Le Burkinabé Nyaba Léon Ouédraogo et le ghanéen Nyani Quarmyne. Si le burkinabé a émerveillé le jury par la qualité de son travail sur la décharge publique d’Akouédo à Abidjan, le ghanéen s’est singularisé par l’érosion marine sur les côtes provoquée par le changement climatique.

Cette année, le prix du jury, encore appelé prix Afrique et Caraïbes en création, d’une valeur de 2000 euros, soit environ 1 300 000 FCFA, décerné par l’Institut français au photographe « coup de cœur », a été attribué au photographe libyen Jehad Nga, pour son travail qui montre la décadence et les souffrances des populations de la savane du Kenya confrontées au péril des sécheresses. Khalil Nemmaoui du Maroc s’est vu attribuer le prix de l’Organisation internationale de la francophonie, d’une valeur de 1 500 euros, soit environ un million de FCFA. Décerné pour récompenser le meilleur photographe francophone, ce prix a salué cette année la démarche onirique et poétique autour du phénomène des avancées anarchiques de l’urbanisation et ses effets secondaires indésirables sur la nature.

Elise Fitté Duval, une martiniquaise basée à Dakar, s’est vu octroyer le prix « Casa Africa ». Ce prix qui distingue une photographe résidant en Afrique salue cette année le travail d’Elise Fitté Duval sur les inondations dans les quartiers Guédiawaye, Pikine, et Rufisque, situés dans la banlieue de Dakar. Grâce à ce prix, la photographe pourra soit publier une monographie, soit éditer une collection spécialisée, soit organiser une exposition monographique à Las Palmas. Pour clore la boucle, Khaled Hafez, vidéaste égyptien, a enlevé le prix de la Fondation Blachère.

D’une valeur de 1 500 euros, soit environ un million FCFA, ce prix donné en hommage à feu Goddy Leye, un célèbre vidéaste camerounais, a récompensé le travail de l’égyptien, une fiction qui ressuscite Anubis, l’ancien dieu des Enfers, qu’il fait parcourir une ville du Caire en pleine décadence. Le jury de cette édition était composé de Elda Harrington, directrice de l’École Argentine de Photographie ; d’Abdoulaye Konaté Directeur du Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia du Mali ; du Pr Yacouba Konaté, enseignant à l’Université de Cocody et président sortant de l’Association internationale des critiques d’art (Aica) ; de Hassane Kouyaté, artiste et cinéaste malien et de Antonio Pinto Ribiero de la Fondation Gulbenkian du Portugal.  

Assane Koné

Le Républicain 09/11/2011