Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a rendez-vous vendredi avec les dirigeants israéliens

pour évoquer l’Iran, la Syrie et un resserrement des relations après les tensions avec l’administration Obama.

M. Mattis rencontrera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, que Donald Trump avait reçu à la Maison Blanche mi-février.

Il verra également le ministre de la Défense Avigdor Lieberman qu’il a déjà rencontré à Washington, et le président israélien Reuven Rivlin.

Le chef du Pentagone veut « entendre directement les plus hauts responsables israéliens sur leurs préoccupations actuelles et ce qu’ils attendent de la nouvelle administration », a expliqué un responsable de la Défense, sous couvert de l’anonymat.

Au premier rang des préoccupations israéliennes figure l’influence de l’Iran dans la région, dénoncée également par les États-Unis.

« Où que vous regardiez » au Moyen-Orient, « s’il y a des problèmes il y a l’Iran », a accusé mercredi Jim Mattis après des rendez-vous à Ryad avec le roi Salmane d’Arabie saoudite et le ministre de la Défense saoudien, le vice-prince héritier Mohammed ben Salmane.

Israël s’alarme de la présence en Syrie du Hezbollah libanais soutenu par Téhéran et des forces iraniennes venues prêter main forte au régime de Bachar al-Assad.

« En s’établissant durablement en Syrie avec le soutien du Hezbollah, l’Iran veut constituer un axe territorial reliant son territoire au Liban en passant par l’Irak et la Syrie, ce qui ne pourrait que mettre en danger la sécurité d’Israël », expliquait récemment le ministre israélien du Renseignement Israël Katz.

La présence du Hezbollah a amené l’État hébreu à procéder à des frappes aériennes contre des convois de livraisons d’armes destinés aux miliciens chiites, compliquant encore un peu plus la situation en Syrie.

Israël et la Syrie ont connu leur plus sérieux incident depuis six ans à la mi-mars. Un raid israélien près de Palmyre (centre) sur des cibles présentées par Israël comme liées au Hezbollah a provoqué une riposte anti-aérienne de l’armée syrienne et un tir de missile intercepté en direction du territoire israélien.

L?État hébreu a été l’un des premiers pays à féliciter le président américain Donald Trump pour sa décision de mener récemment une frappe punitive contre une base aérienne syrienne, après une attaque chimique présumée du régime le 4 avril.

– Trois nouveaux F-35 –

Les relations entre Israël et les États-Unis s’étaient tendues sous l’administration Obama sur la question notamment des territoires occupés.

Les désaccords ont atteint un sommet avec l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances, fierté de Barack Obama mais farouchement combattu par M. Netanyahu.

M. Trump a affirmé pour sa part que cet accord était « le plus stupide » qu’il ait connu.

Il vient d’en ordonner la réévaluation afin d’examiner si la suspension des sanctions contre l’Iran est « vitale » pour les intérêts de sécurité nationale des États-Unis.

La coopération en matière de défense est restée toutefois largement épargnée par les dissensions entre MM. Obama et Netanyahu.

L’administration Obama a accordé à l’Etat hébreu une aide militaire de 38 milliards de dollars pour une période de 10 ans débutant en 2018, la plus généreuse jamais accordée par les États-Unis.

Dimanche prochain, Israël doit recevoir trois nouveaux avions F-35 du constructeur Lockheed Martin, après l’arrivée en décembre de ses deux premiers exemplaires. Israël est le seul pays de la région à qui les États-Unis aient accepté de vendre cette machine de guerre ultra-sophistiquée.

(©AFP / 21 avril 2017 11h10)