Le projet de Budget de 2019 vu par la mission du FMI au Mali Une croissance robuste d’environ 5%, un déficit budgétaire limité à 3%

FMI

Du 24 octobre au 3 novembre 2018, une mission du Fonds Monétaire International (FMI), conduite par Mme Boriana YONTCHEVA, a séjourné à Bamako. Cette mission avait pour objectif principal: la consultation relative à la dixième revue du programme économique et financier du Mali appuyé par l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) du FMI. Pour rendre publique les conclusions de cette mission, le ministère de l’Economie et des Finance a organisé une conférence de presse animée par le Ministre de l’Economie et des Finances Dr Boubou CISSE, et la Cheffe de mission des services du FMI Mme Boriana YONCTHEVA. C’était le samedi 3 novembre au sein de son département.

 

Selon la Cheffe de la mission des services du FMI Mme Boriana YONCTHEVA, les autorités maliennes et les services du FMI sont parvenus à un accord préliminaire sur la conclusion de la dixième revue du programme économique et financier du Mali soutenu par la FEC du FMI sous réserve de l’approbation par la Direction et le Conseil d’administration du FMI, prévu pour fin décembre 2018. Les conclusions de la mission, indiquent que la croissance du PIB, soutenue par une production agricole solide, devrait rester robuste à environ 5%. L’inflation est projetée à environ 1,9%, en dessous du plafond régional. La même source fait état de ce que le budget préliminaire de 2019 est en ligne avec le respect du critère de convergence de l’UEMOA limitant le déficit budgétaire à 3% du PIB. Atteindre cet objectif va nécessiter plus d’efforts de recouvrement des recettes dans un contexte de prix pétroliers toujours élevés et une situation sécuritaire difficile. La recommandation faite par la mission à moyen terme est que les autorités maliennes doivent accroître leurs efforts afin de créer de l’espace pour les dépenses en infrastructures et sociales. Cela nécessitera selon la mission, une mise en œuvre inébranlable des réformes sur l’amélioration de l’administration fiscale, l’amélioration de l’efficacité de la taxation du secteur minier et des recettes sur les produits pétroliers, ainsi que l’amélioration de la gestion des finances publiques, en particuliers l’augmentation de l’efficacité des investissements publics et le renforcement de la gestion de la dette. Selon Mme Boriana YONCTHEVA, la mission a décerné un satisfecit global à la mise en œuvre du programme au cours du 1er semestre 2018. La mission et les autorités ont revu l’exécution budgétaire du premier semestre 2018. La plupart des critères quantitatifs de performance à fin juin 2018 ont été atteints. Les résultats obtenus par le Mali dans le cadre du programme qui est appuyé par l’accord conclu avec le FMI au titre de la facilité élargie de crédit ont été globalement satisfaisants. La reprise économique s’est poursuivie, avec une croissance robuste du PIB, une inflation modérée et une meilleure position budgétaire. Les perspectives économiques restent positives. Mais des défis restent à relever. La moins- value importante au niveau des recettes intérieures ont été compensée par une réduction des dépenses, car les autorités ont fait preuve de détermination pour respecter leur objectif de déficit budgétaire. Le niveau attendu des recettes à fin décembre 2018 est inférieure à l’objectif du gouvernement de 1% du PIB.

Propositions du FMI aux autorités maliennes

Afin que le Mali puisse contenir les vulnérabilités et booster la croissance, la mission lui recommande de poursuivre les efforts de sécurisation du pays, mais aussi d’ améliorer la collecte des recettes en élargissant l’assiette fiscale, en limitant les exonérations, en sécurisant les accises pétrolières et en optimisant les recettes minières. Il faut par ailleurs accroitre la qualité de la dépense publique y compris par une meilleure sélection des investissements publics. Le Mali doit continuer à développer un secteur financier sain et inclusif. Il doit persévérer dans les efforts visant à améliorer le climat des affaires pour favoriser l’investissement privé et renforcer la compétitivité et la diversification de l’économie, et enfin le Mali doit former la jeunesse pour bénéficier du dividende démographique. Pour réaliser ce résultat, l’équipe de mission du FMI a rencontré le président Ibrahim Boubacar KEITA, le Premier ministre, Soumeylou Boubèye MAÏGA ; le ministre de l’Economie et des Finances, M. Boubou CISSE et d’autres membres du gouvernement ; le Directeur national de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, M. Konzo TRAORE ; des Hauts fonctionnaires, des syndicats, et des représentants de la société civile et du secteur privé, et des partenaires au développement. Plusieurs journalistes ont posé des questions notamment sur l’inadéquation entre les bonnes notes attribuées par la mission de FMI à l’État malien et la morosité apparente du panier de la ménagère. Là – dessus le docteur Boubou CISSE a fait remarquer de nombreux efforts faits par le gouvernement dans plusieurs domaines notamment la subvention faite par le gouvernement sur les produits pétroliers. Le ministre CISSE a également parlé de l’EDM qui était sur le point de cessation d’activités à cause de ses dettes non remboursées. N’eut été le gouvernement qui est allé à la rescousse de cette situation, Bamako serait dans le noir. A noter que la FEC apporte une aide financière aux pays qui connaissent des difficultés prolongées de balance des paiements, rétablit la stabilité et la viabilité macroéconomiques, favorise une croissance vigoureuse et durable et œuvre à la réduction de la pauvreté. Elle sert aussi de catalyseur pour mobiliser de l’aide étrangère

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