Le Président de l’ADM à Tombouctou :

Pour célébrer l’évènement, les militants de l’ADM étaient venus de toutes les régions de notre pays. De Kayes à Kidal, en passant par Kita, Kati, Bamako, Kéniégué dans le Mandé profond, Yanfolila, Bougouni, Sikasso, Koutiala, Ségou et Mopti, entre autres, le peuple ADM s’était donné rendez-vous à Tombouctou pour montrer que ce qui touche le Nord du Mali touche tout le pays. Le parti présidé par Madani Amadou Tall voulait également démontrer l’unicité du Mali aussi bien dans les bons moments que dans les moments difficiles.

Pour la circonstance, le Président de l’ADM était accompagné de quelques membres de la direction de son parti dont le Secrétaire général, Boubacar Makanguilé, son Adjoint, non moins Maire de la commune rurale de Ber, Ibrahim Sidi Ould Sidatt, le responsable des Jeunes, Abba Cissé, le Secrétaire aux finances, Baba Chérif Haïdara et de nombreux militants des localités citées. C’était le dimanche 18 décembre. Le président Tall s’est montré rassembleur et a condamné toute idée de stigmatisation des populations du Nord, qui, du reste, n’aspirent qu’à la paix.

Cette initiative du parti des trois baobabs a été appréciée à sa juste valeur par les populations de la Cité des 333 saints qui en avaient vraiment besoin ces temps-ci. En effet, au moment  où, à Bamako et dans les médias occidentaux, on assimile le Septentrion de notre pays à un quasi man’s land où règne en maître l’insécurité, l’ADM a décidé de venir braver ce sentiment d’inquiétude et assurer que le Mali auquel on est tenté de porter préjudice en décourageant les gens de venir au Nord, se porte bien. Cette initiative visionnaire du de l’ADM a été perçue par les populations comme un évènement qui fera date dans les annales politiques de la Cité mystérieuse. Dès lors, on pouvait comprendre toute la joie des communautés et des chefs de fractions, qui n’ont pas cessé tout au long de ce séjour de témoigner au Président de l’ADM et à sa délégation leur amitié et leur considération.

Dans sa résidence à l’hôtel La Colombe, Madani Amadou Tall a reçu plusieurs chefs de fractions venus le remercier pour cette belle initiative. Parmi ces fractions, la très influente d’Arawane, dont le chef, Yaya Ould Hamed, pour la première fois dans la vie de la communauté, s’est déplacé  pour rencontrer un chef de parti politique. Dans la ville de Tombouctou, beaucoup d’autres anonymes ont été également séduits par cette décision de l’ADM.  D’ailleurs, dans la ville, on clame à qui veut l’entendre qu’il n’y a pas d’insécurité. Les populations reconnaissent cependant quelques problèmes, orchestrés par des bandits qui veulent nuire à l’image de la Cité mystérieuse. C’est pour cette raison que les habitants de la Cité des 333 saints sollicitent un renforcement de  la présence de l’Etat.

Un accueil chaleureux tout au long de la route

Tout au long de son chemin pour Tombouctou, la délégation de l’ADM a eu droit à des accueils chaleureux, notamment à Douenza, où son Président a été présenté par un conseiller municipal de la commune rurale d’Inadiattafane, Aboubacar Cissé, comme «le mieux outillé pour présider aux destinées de notre pays en ce 21ème siècle où tous les Etats sont confrontés à des difficultés économiques». Cet élu communal a aussi estimé que Madani Tall était doté d’un projet de société qui permettra au Mali de devenir un  pays émergent. Ensuite, ce fut au tour de la commune rurale de Bambara Maoudé d’accueillir la délégation avec tous les honneurs généralement réservés aux  invités de marque. Après Bambara Maoudé, la délégation a continué son périple pour la Ville Sainte. C’est environ de 20 heures que Madani Tall et sa suite débarqueront du bac qui leur a permis de traverser  le fleuve Niger, accueillis dans la ferveur populaire, malgré la nuit et le froid qui régnait, par les militantes et les militants de l’ADM dans la 6e région administrative du Mali. Ensuite, place au cortège populaire jusqu’à l’hôtel du Président Tall.

«On nous a dit que le Nord de notre pays est dans la difficulté, que tout va mal ici. C’est pour cette raison que nous avons décidé de venir témoigner notre amitié aux populations du nord du Mali à Tombouctou. Nous sommes venus vous dire que notre pays est un et indivisible et que le Mali commence à Tombouctou». C’est par ces propos que le Président de l’ADM s’est adressé à ses militants dans la salle du Centre Ahmed Baba, archicomble, où se tenait l’évènement. Il a battu en brèche l’accusation portée contre notre pays selon laquelle il n’y a pas d’autorité de l’Etat au Mali  et qu’il est le maillon faible de la chaine. «La semaine dernière, un fou a fait des morts en Belgique, un autre a fait la même chose en Italie. En France, qui est le champion de l’autorité de l’Etat, le préfet de Corse, Claude Erignac, a été tué, malgré ses  des  gardes. Mais est-ce que cela veut dire que ces Etats sont faibles, que l’Etat n’a pas d’autorité dans ces pays?», a-t-il déclaré, avant de s’interroger: «pourquoi, lorsque quelque chose se passe chez nous et que la même chose se passe ailleurs, l’on nous traite d’irresponsables?».

Madani Tall estime que ce qui passe au  Nord se retrouve un peu partout au Mali. Le Conseiller aux affaires économiques du Président de la République dit entendre qu’il faut prendre l’exemple sur le Niger, la Mauritanie et l’Algérie. «Mais AQMI quitte l’Algérie pour venir chez nous. Donc ce sont eux les maillons faibles!», a-t-il affirmé. Madani Tall voit de la lâcheté de la part de ceux qui viennent enlever des touristes chez nous. Sinon, s’est-il interrogé, pourquoi prendre les armes contre son propre pays? Auparavant, le Secrétaire général, Boubacar Makanguilé et le doyen Ba Solo avait prêché des messages d’unité à l’assistance. Tout à tour, ils aussi ont invité les jeunes à ne pas tomber dans les solutions de facilité.

Il faut noter que l’ADM a célébré ce premier anniversaire sur le thème «La politique au service du développement». En le choisissant, le parti invite les Maliens à mettre fin à la politique politicienne et à faire de la politique un instrument de développement, ce qui est du reste sa vocation. A un an d’âge, l’ADM est déjà perçu par certains comme un grand parti, de par ses idées. Vivement que son initiative soit suivie par d’autres formations politiques.

Youssouf Diallo, Envoyé spécial à Tombouctou

22 Septembre 22/12/2011