Le Président Allemand, Joachim Gauck, à propos de la crise au Mali: «C’est le Gouvernement malien le principal acteur»

Le Président de la République Fédérale d’Allemagne, Joachim Gauck, a effectué, le vendredi 12 février dernier, une visite de 24 heures dans notre pays. A sa descente d’avion, le Boeing Konrad Adenauer, il a été accueilli à l’aéroport international Modibo Kéita de Senou par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, le Premier ministre, les ministres du Gouvernement et les Présidents des institutions de la République. Joachim Gauck était accompagné de son épouse et d’une forte délégation.

Après les cérémonies protocolaires, les chefs d’Etat ont pris la direction du Palais présidentiel, où les deux Présidents de la République, au cours d’une rencontre élargie au Gouvernement malien et à la délégation allemande, ont effectué une séance de travail.
Au cours de cette rencontre, les deux délégations ont fait un tour d’horizon des différents axes de la coopération entre le Mali et l’Allemagne. A la suite de cette réunion, les deux Présidents se sont prêtés aux questions de la presse malienne et allemande. Au cours de ces échanges, le Président allemand a renouvelé le soutien de son pays au Mali et l’engagement constant de l’Allemagne à rester aux côtés de notre pays dans le cadre de la résolution de la crise.

Il a affirmé que le Gouvernement malien était dans une phase décisive concernant la résolution de la crise auquel le Mali est confronté. Il a indiqué que celui-ci «est le principal acteur. Partout dans le monde, aucun autre acteur ne saurait se substituer à lui».
Dans ce sens, il a noté que l’Allemagne apportera son soutien au Mali, notamment dans le cadre du processus de décentralisation renforcé, dans lequel notre pays est engagé et pour lequel le pays d’Angela Merkel dispose de beaucoup d’expérience. C’est pourquoi il a renouvelé la volonté de son pays à appuyer le nôtre s’il en exprimait le besoin.

Tout en saluant la conclusion de l’Accord pour la paix et la réconciliation, il a indiqué que les solutions militaires ne suffiront pas à circonscrire tous les défis qui s’imposent au Mali. C’est la raison pour laquelle Joachim Gauck a plaidé pour garantir cette paix. Il a également saisi cette opportunité pour rendre hommage à la mission européenne EUTM, qu’il a visitée dans l’après-midi de vendredi, pour les différentes formations dont les forces de défense et de sécurité du Mali ont bénéficié.

Il s’est dit conscient que la situation était difficile, avec la persistance de la menace terroriste. Il a notamment relevé que le terrorisme pouvait frapper n’importe où dans le monde. Comme preuve, il a cité l’attaque terroriste survenue à Paris. «Pourtant, doit-on dire que les forces de sécurité françaises sont faibles?», s’est-il interrogé.

Auparavant, il avait remercié les autorités de notre pays pour l’accueil amical et fraternel qui lui avait été réservé et insisté sur l’excellence des relations historiques entre l’Allemagne et le Mali. Lesquelles se sont établies et confortées au fil des années à travers des échanges de ce genre.

Tout en prenant l’engagement à rester aux côtés du Mali en tant que partenaire, le Président Gauck a passé en revue la coopération allemande au Mali, qui couvre de nombreux domaines.

Abondant dans le même sens, le Président IBK a souligné que la coopération entre le Mali et l’Allemagne ne datait pas d’aujourd’hui. A en croire le Président, celle-ci n’a jamais baissé, tout au long des années. S’agissant de l’attaque terroriste survenue à Kidal le jour même de l’arrivée du Président allemand au Mali, IBK a tapé du poing sur la table, en déclarant qu’il fallait mettre fin à cette situation.

Selon lui, ces attaques successives ne peuvent pas continuer. Le Président de la République a salué la contribution de l’Allemagne dans le cadre de la MINUSMA et a notamment apprécié à sa juste valeur l’envoi au Mali de 650 soldats allemands pour la sécurisation du pays.
Selon IBK, ce qui se passe au Mali ne concerne pas uniquement notre pays. «C’est une menace pour la paix mondiale. Aqmi, Daesh, c’est la même engeance», a-t-il déclaré.

Youssouf Diallo