Le plan de partition du Mali passant par Rome ?: Les ex-rebelles adoubés pour de nouvelles bases françaises

Après le déplacement des ex-rebelles à Rome, l’on voit apparaître sur les réseaux sociaux un curieux et ahurissant tweet de Florence Paly, la ministre française des Armées soutenant une hypothétique république de l’azawad.

«Hier après la réunion en Italie avec la nouvelle terre de l’azawad composée de la CMA, MNLA, AQMI, MUJAo et ANSAr DINE nous avons décidé d’installer nos bases sur la terre de la République de l’azawad. La France dit merci à ces regroupements dignes d’Afrique qui se sont détachés des Maliens qui font la honte de l’Afrique », lit-on dans ce tweet prêtée à Mme Parly. Pathétique sur cette actualité sulfureuse entre la France et le Mali!
Une délégation du Cadre stratégique permanent (CSP) composée de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et des mouvements pro-gouvernementaux est arrivé, le dimanche dernier à Rome en Italie a appris, Agence Anadolu des sources concordantes.

Le ministre de la Réconciliation, de la Paix et la Cohésion Nationale, chargé de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation Nationale, le Colonel Major Ismaël Wagué, qui devait également prendre part à cette rencontre aurait décliné l’offre à la dernière minute, a annoncé à l’Agence Anadolu un responsable du département ministériel de la réconciliation, qui a préféré garder l’anonymat.
 »L’objectif de ce déplacement vise à réconcilier les mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger » a déclaré Mohamed Elmaouloud Ramadane porte–parole de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA).
« Sur demande des autorités de Transition du Mali, l’ONG italienne ARA PACIS a initié une réunion de médiation à Rome pour un rapprochement entre le CSP et le gouvernement, ainsi que l’autre tendance de la plate-forme, qui n’est pas membre du CSP », a précisé Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte–parole de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). « Ça fait à peu près six mois aujourd’hui, que le CSP et le ministère de la Réconciliation ne s’entendent pas.

Ils étaient partis en Algérie pour régler le malentendu mais jusqu’ici, il n’y a pas eu les résultats escomptés » a indiqué à l’Agence Anadolu, un membre du ministère de la Réconciliation sous couvert d’anonymat. Correspondance particulière Le ministre Abdoulaye Diop à propos de l’expulsion du diplomate français -« L’ambassadeur Meyer n’est pas persona non grata…» -« Il peut revenir dès clarification de la position de son pays » Suite aux propos «insultants » à l’endroit des autorités de la Transition par le ministre des Affaires étrangères de la France, Jean Yves Le Drian, le lundi 31 janvier 2022, l’ambassadeur français au Mali, Joël Meyer a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop qui lui a notifié de quitter le territoire malien dans les 72 heures.

Après cette décision hautement applaudie par bon nombre des Maliens, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, pour donner plus d’éclaircissements à cet épilogue, est passé sur le journal télévisé le même jour.

Le chef de la diplomatie malienne a tout d’abord clarifié que l’ambassadeur de la France au Mali, Joël Meyer n’est pas déclaré persona non grata, car, estime-t-il, « ce cas répond à une autre catégorie, le gouvernement du Mali a souhaité qu’il puisse quitter le territoire national dans les 72 heures pour des raisons liées à des déclarations outrageuses, qui ont été formulées à l’endroit des autorités de la Transition, que nous avons jugés inacceptables et rejetés. Ces déclarations tendent à remettre en cause la légalité et la légitimité des autorités auprès desquelles justement, l’ambassadeur de France est accrédité. Cela crée une situation très difficile, parce que vous ne pouvez pas être accrédité auprès d’une autorité que vous ne reconnaissiez pas » a indiqué le ministre Diop.

Selon lui, la France elle-même a aligné sa position sur celle de la CEDEAO, alors que cette organisation n’a jamais remis en cause les autorités de la Transition, ni l’Union européenne, ni l’Union africaine. Pour dire que « la France est le seul pays dans cette posture d’attaque directe contre la légalité et la légitimité des autorités de la Transition ».

A l’en croire, les autorités de la Transition ont demandé le départ de l’ambassadeur de France, en attendant que les autorités françaises clarifient leur position et leur appréciation par rapport aux autorités de la Transition. Mais, poursuit-il, M. Meyer pourra revenir à tout moment, si le gouvernement français détermine sa position. Et de préciser que la France est présente au Mali de différentes manières et que cette situation d’hostilité n’est pas tenable.

Et au ministre Diop de rappeler que cette décision relève d’une « position de principe », car selon lui, cette position de la France est contraire au principe d’amitié et des relations amicales entre les deux pays. «Ce différend que le Mali a avec la France ne touche pas les ressortissants français, qui sont parmi les Maliens, ni les entreprises françaises, qui peuvent vaquer normalement à leurs occupations et les Français restent les bienvenus au Mali. Donc, il n’y a de pas problème entre les deux populations, ni au Mali, ni en France » a rassuré le ministre Diop.
Il soutiendra qu’il y a certainement un différend au niveau politique et qu’ils vont travailler sur le plan politique et diplomatique à pouvoir régler ce problème. Et d’insister que cela reste une position de principe qui, pour le Mali, ni pour la France, ni pour aucun représentant diplomatique, le Mali n’admettra pas que vous considérez que vous êtes dans un Etat que vous ne reconnaissez pas.
Avant de conclure que c’est le vrai sens de cet acte posé et qu’ils espèrent pouvoir engager un dialogue franc avec la France et qu’ils resteront ouverts au dialogue avec la France, ainsi qu’avec l’ensemble des partenaires du Mali comme réitéré dans leur communiqué.

Lamine BAGAYOGO