Le PEDES : L’implosion !


Après l’organisation d’une grande mobilisation par les amis de Bittar à travers l’Union des mouvements et associations pour le Mali, c’est comme un coup de tonnerre dans un ciel serein qui s’est produit à Nioro, un chef lieu de cercle de la région de Kayes. Le point focal du PDES dans cette localité, Cheick Sidi Tahara Diallo, également 2ème adjoint au maire, vient de jeter l’éponge. Il a démissionné du parti pour le Développement économique et la Solidarité (PDES), après avoir trop encaissé, selon nos sources, des frasques politiques de certains leaders du PDES. Notamment de son président Ahmed Diane Semega, auquel il est reproché beaucoup d’erreurs politiques.    

La démission du point focal de Nioro survint 27 jours après celle du maire de Goundam, Mme Seck Oumou Sall, intervenue le 28 septembre dernier. Elle était l’une des premières militantes qui ont porté le PDES sur les fonts baptismaux et implanté ses structures au nord du pays ; une personnalité influente du parti qui a été créé pour soutenir et accompagner les actions du Président de la République, Amadou Toumani Touré. C’est une bataille de positionnement au PDES qui a été à l’origine de ce clash. Le maire de Goundam, par ailleurs responsable du parti et le député de Goundam ne s’entendaient plus depuis la désignation du député Oumar Boury Touré dit Billy comme point focal à Goundam. Une pétition avait été ouverte à Goundam pour recueillir la signature des militants avec comme conclusion que le maire de Goundam Oumou Sall Seck était plus populaire et plus indiqué que son rival et que ce dernier ne pouvait s’arroger le leadership local du parti. Les amis de Oumou Sall avaient soutenu que moins populaire et peu suivi par les militants, Oumar Boury Touré bloquait l’évolution du parti à Goundam. Pour eux, le maire Oumou Sall devrait avoir les mains libres pour renforcer le parti dans sa localité et dans la région de Tombouctou.

Les erreurs politiques d’Ahmed Diane Semega A Goundam, une ville qui fait office de chef lieu de cercle, et qui est un point névralgique de la région de Tombouctou, la bataille avait fait rage entre partisans des deux tendances du PDES. La situation semble être pareille à Nioro où un pilier du parti à ce niveau local est écarté au profit certainement d’un « valet » de Hamed Diane Semega, s’il était établi que le point focal n’en était pas un. De sources locales, Cheick Sidi Tahara Diallo est crédité d’avoir insufflé un élan qui a valu au PDES le rang qu’il s’est octroyé à Nioro du Sahel. C’est lui qui avait consenti d’affecter une partie de sa concession familiale pour en faire les bureaux du parti et abriter des militants lors des instances nécessitant leur hébergement pendant les jours consacrés à ces travaux du parti. Il en avait fait le siège local du parti, sans exiger une contrepartie, expliquent des sources à Nioro. Ces investissements humains et matériels qu’il a consacrés au PDES ont payé et le lancement politique triomphal du PDES à Nioro, à l’occasion duquel, Hamed Diane Semega s’était vu ragaillardi, en était une preuve suffisante. Mais avec la démission de Cheick Sidi Tahara Diallo, pour le PDES, rien ne sera plus comme avant à Nioro. C’est lui qui, lors dudit lancement, avait réussi à mobiliser une foule nombreuse pour sauver l’honneur du parti contre des instructions d’une autorité morale de la ville qui ne voulait pas de Semega, selon nos sources. On ne manque pas d’éloges pour cet homme qui est à la base de la victoire lors des dernières élections partielles de Sandaré qui ont permis au PDES de se renforcer avec 3 sièges supplémentaires, portant le nombre de siège à 35 à Nioro. Comme un malheur ne vient jamais seul, l’erreur fatale commise par le président du PDES à Nioro a été d’ignorer ce responsable du parti dans la prise de certaines décisions qui le concernaient directement. La plus spectaculaire de ces décisions prises par Hamed Diane Semega a été d’écarter le point focal dans le changement du siège local du parti. Cette décision aurait été prise à l’insu de Cheick Sidi Tahara Diallo, qui ne s’en est rendu compte que lorsque l’envoyé du président vint lui demander de rendre les clés. Ce qui a paru, plus qu’un coup bas, comme un putsch, difficile à admettre.    

Mur après mur, le château échafaudé à la marque du PDES est en train de s’écrouler à la faveur d’une bataille de positionnement pour la candidature à la présidentielle 2012. Cependant la situation se complique pour Hamed Diane Semega qui est interdit de politique partisane, étant membre du gouvernement. Car le message de son mentor ATT a été très clair : « candidat, tu sors du gouvernement ; resté au gouvernement, tu ne seras pas candidat ». Hamed Diane Semega veut-il braver le Président ATT ? Feuilleton dans nos prochaines éditions !

 

B. Daou

Le Républicain 27/10/2011