Dans les Kivus, la société civile poursuit sa mobilisation

A Bukavu, toutes les activités étaient à l'arrêt : les écoles, les boutiques, les magasins et les marchés n’ont pas fonctionné, précise Gaston Lubaka, rapporteur de la société civile de la ville de Bukavu.

A Goma et Bukavu les activités étaient paralysées. La société civile a initié des journées villes mortes pour dénoncer l’occupation de Bunagana.

A Bukavu, toutes les activités étaient à l’arrêt : les écoles, les boutiques, les magasins et les marchés n’ont pas fonctionné, précise Gaston Lubaka, rapporteur de la société civile de la ville de Bukavu.

A travers ces actions, la société civile demande aux autorités congolaises de libérer la ville de Bunagana mais aussi, insiste Gaston Lukaba, de revoir les délais qui ont été accordés à la Monusco en vue de quitter la RDC. « Nous félicitons cet esprit patriotique de la ville de Bukavu, nous les encourageons et leur demandons de rester aux aguets en vue de pouvoir toujours défendre l’intégrité du territoire national,  » insiste le rapporteur de la société civile de Bukavu.

Une série d’actions en perspective
Pour Jackson Kalimba, président de la société civile de la ville de Bukavu, ce type d’action va se multiplier. « Nous remercions les habitants de la ville de Bukavu qui ont obtempéré au mot d’ordre de la société civile en vue de demander au gouvernement congolais de libérer Bunagana. Nous disons qu’à partir d’aujourd’hui, un délai d’un mois est accordé au gouvernement ainsi qu’aux Nations unies pour s’impliquer afin de récupérer Bunagana » insiste Jackson Kalimba.

Levée du couvre feu, réactions mitigées
Du côté de Goma, où le couvre feu a été levé, même son de cloche. Pour le militant de la Lucha Depaul Bakulu, il est important que tous les Congolais puissent se sentir concernés par ce qui se passe à Bunagana et dans les territoires sous état de siège.  » L’objectif était vraiment de sensibiliser la communauté aussi bien locale que nationale pour ce qui est de la situation de Bunagana. Montrer aux Congolais que quand Bunagana est pris c’est une partie du Congo qui est prise et que cette situation doit être prise au sérieux par chacun d’entre nous,  » soutient le militant de la Lucha. Lors d’une conférence de presse qui a eu lieu le lundi 26 septembre, le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivua lu l’arrêté provincial portant sur la levée du couvre-feu dans la ville de Goma. Cependant cette mesure reste maintenue dans d’autres parties de la province.

A quand le retour de la paix dans la région ?
Pour le militant de la Lucha, Depaul Bakulu, il s’agit d’une petite victoire. C’est pour lui une preuve que la voix des populations est écoutée. Mais, insiste-t-il, cela n’est pas suffisant.  » Notre demande est claire, nous demandons la levée de l’état de siège qui a fait preuve d’inefficacité. Cette mesure spéciale qui avait été instaurée pour mettre fin à l’activisme des groupes armés est à présent focalisée sur des questions politiques et administratives. Pourtant, l’armée devrait être focalisée sur les opérations sur terrain. Nous pensons que les actions pour demander la levée de l’état de siège seront continuelles jusqu’à ce que la population trouve gain de cause. »

En visite en République démocratique du Congo, l’ancien président français François Hollande a plaidé ce mardi à Kinshasa pour la fin des ingérences et une force des Nations unies plus efficace pour ramener la paix dans l’est du pays.

Wendy Bashi
Source: dw.com