Le Mali en train de devenir le point de passage du chanvre indien

Le directeur général des douanes et sa délégation sont arrivés mardi 15 mars 2011 au poste douanier de Diboli, situé sur la rive droite de la Falémé et faisant face au bureau des douanes Kidira. Le directeur de la région douanière de Kayes a précisé que cette drogue provient du Ghana, du Nigeria et de la Guinée. D’habitude, « on est moins regardant avec les véhicules sortants », a-t-il noté, précisant, le sourire aux lèvres, que les agents de douanes se préoccupent plus des voitures qui entrent en territoire malien, parce que là, « il y a des recettes douanières en jeu ». « Mais, depuis quelque temps, on a tendance à être plus vigilant avec les véhicules sortant », a indiqué le commandant Konaté d’après qui, des instructions ont été reçues dans ce sens. Le résultat en est que « depuis trois à quatre semaines, 500 tonnes de chanvre ont été saisies » et stockées dans les locaux du Bureau de Diboli.

La région douanière de Kayes a décidé de transférer le scanner du bureau principal de Kayes à Diboli, a-t-il informé. «  A part les sacs de ciment et d’engrais, tout est passé au scanner », a signalé le douanier. «  Ce qui nous inquiète le plus, c’est qu’il y a des véhicules de transport en commun (…) et de plus en plus, il y a de petits véhicules avec des cages aménagées » pour le transport de cette herbe malveillante, a révélé, Abdel Karim Konaté.Des saisies de chanvre indien sont souvent été effectuées par les forces de sécurité en poste à Tambacounda sur les camions et parfois sur le train, en provenance du Mali.

En fin janvier dernier, 6,3 tonnes de cannabis y ont été incinérées. « La disponibilité est totale avec le bureau de Kidira.  
Avec la direction régionale, nous avions mis en place un système de communication rapide », s’est-il réjoui, toutefois. Il a fait part de son espoir de voir « les liens entre les deux administrations (…) se conforter avec la concrétisation des deux projets phares » que sont l’interconnexion des systèmes informatiques et le système de transport unique des marchandises de Dakar à Bamako.

D’après Abdel Karim Konaté, la région de Kayes a une nouvelle carte douanière, avec maintenant deux brigades mobiles, dont les activités sur la Falémé constituent « la principale préoccupation » de l’une d’entre elles. Le bureau de Diboli réalise depuis le début de l’année 2011 une moyenne d’ « un milliard par mois », contre un peu plus d’un milliard en 201O, a signalé le directeur de la région douanière de Kayes, dont relève Diboli et qui est la deuxième après Bamako, en termes de recettes. Kayes avait réalisé 36 milliards de francs CFA, sur les 283 milliards engrangées par les douanes maliennes en 2010 et se fixe cette année un objectif de 48 milliards, selon son responsable.

« Si Dakar est la porte du Mali, le Mali est le prolongement du Sénégal qui nous permet de commercer avec le reste du continent », a pour sa part souligné Mouhamadou Makhtar Cissé qui a également fait part de l’espoir qu’il porte aux deux projets sur lesquels travaillent les administrations douanières des deux pays.

Avec APS

Le Républicain 18/03/2011