Le maire de Ouelessebougou Yeah Samaké en meeting :

yeah samak

. Un meeting très riche en couleurs et en sons

Apres avoir annoncé sa volonté d’être candidat à l’élection présidentielle, Yeah
Samaké commence par se démarquer de la vielle garde politique : “Depuis
l’indépendance c’est pratiquement les mêmes leaders politiques qui gèrent le pays,
la plupart d’entre eux sont là pour leurs intérêts, ils n’ont pas servi le pays”. Revenu
des Etats-Unis pour “faire évoluer les choses”, il veut apparaître comme un bon
patriote: “je vais me sacrifier pour le Bonheur du Mali”. Une candidature qui répond
à un choc personnel : “Le Mali n’est pas un pays pauvre. Ce sont nos dirigeants qui
l’ont appauvri.

La faute n’incombe pas à Dieu mais à la manière de gérer les ressources du pays
qui nous a mis en retard. Voila pourquoi je suis candidat aujourd’hui : c’’est parce
que je suis choqué. ». Au cours de son discours, le candidat Yeah Samaké s’est
élevé contre certains habitudes: “ce n’est pas normal que les enfants marchent
plus de 7 km pour se rendre à l’école, les femmes ne doivent plus accoucher dans
des mauvaises conditions par manque d’hôpitaux. Depuis 50 ans, le Mali vit de
l’aide des occidentaux, ce n’est pas normal”. Lors de son allocution, le maire de
Ouelessebougou a exhorté la population à s’inscrire massivement sur les listes
électorales pour accomplir leurs devoirs civiques au moment opportun. Au sujet des
réformes, il reproche : “ le manque de communication autour du projet, un autre
problème c’est le timing, je ne vois pas pourquoi de telles importantes réformes
doivent être précipitées.

Ce serait bien réfléchi de laisser ces reformes au prochain président. On pourrait
avoir une grande adhésion de l’ensemble des couches sociales du Mali autour
de ces réformes, il faut que le Mali se donne le temps de mieux perfectionner ces
réformes ». Concernant ses relations avec l’URD, il dit n’avoir rien à reprocher à
Soumaila Cissé particulièrement. «Je crois que le Mali peut avoir des jeunes leaders
pour mieux servir le pays, tout les leaders politiques de la vieille garde, je le dis et je
le répète, sont en déphasage aujourd’hui avec le monde politique mais aussi avec la
gestion courante de l’Etat.

Le Mali ne doit plus investir dans le passé, tous ces grands candidats appartiennent
au passé, nous les respectons, nous admirons certains d’entre eux. Il est temps
qu’ils aient confiance en cette jeunesse, ils ont toujours clamé que le futur du pays
c’est la jeunesse mais on ne donne jamais l’opportunité à ces jeunes de diriger
le pays. Il ne faut pas diaboliser la jeunesse, être jeune doit être quelque chose
de positif.” Sans oublier de rappeler que beaucoup de leaders dans le monde
sont “jeunes” il citera par exemple Obama, Sarkozy, Faure.

Sous la clameur d’une foule conquise à sa cause, il ajoute : “Notre force ce n’est
pas l’argent mais nous croyons certainement que nous avons les moyens de battre
campagne sur toute l’étendue du territoire malien. Notre force c’est le mouvement
que nous sommes en train de créer en nous basant sur la génération courante. Je

pense qu’il ya des talents et des capacités pour donner un élan à ce pays. Notre
force réside en ces Maliens. »

Madiassa Kaba Diakité

Le Républicain 02/08/2011