Le CNT vote deux textes majeurs sur le système national de santé: 6 médecins pour 10 000 habitants au Mali, mais des efforts en cours

Le président de la transition, Colonel Assimi Goïta au lancement du projet de Système intégré de gestion des ressources humaines des Fonctions publiques de l’État et des Collectivités territoriales (SIG

C’est à l’unanimité de 106 voix pour, 0 contre et 0 abstention que les conseillers du CNT ont voté, la semaine dernière, les deux textes de loi portant une réforme importante au système de santé national. C’était au cours d’une séance plénière présidée par le 1er vice-président, Assarid Ag Imbarcaouane (le président, le Col Malick Diaw étant dans le cercle de Kati, aux côtés du chef de l’Etat, le Col Assimi Goïta a, à la cérémonie de la pose de la première pierre d’une cimenterie).

Les deux textes de lois en questions sont le dépôt N. 2021-10/CNT projet de loi portant ratification de l’ordonnance 2022-004/PT-RM du 22 février portant modification de la loi N. 02-050 du 22 juillet 2002 portant loi hospitalière, et le dépôt N. 2022-005/PT-RM du 22 février portant création de l’Agence Nationale et d’accréditation des établissements de santé(ANAES).

Intervenant pour expliquer le contenu de ces deux textes, la ministre de la Santé et du développement social, Mme Diéminatou Sangaré a indiqué que cette réforme vise à améliorer de façon signification le système de santé sur toute l’étendue du territoire du Mali. « Il y a des problèmes, mais le gouvernement  consent d’importants efforts pour améliorer les choses afin que tous les Maliens puissent avoir à moindre coût des soins de santé de qualité », a-t-elle assuré. Au compte de ces problèmes, la ministre a cité la question des CSCOM, des CSréf et des plateaux techniques à renforcer. Sans oublier la problématique des cliniques privées, des ressources humaines, des équipements performants, etc. « Aujourd’hui, dans nos hôpitaux, il n’y a plus d’aides-soignants et nous sommes en train de travailler à aller à des recrutements, en collaboration avec le ministère de la Fonction publique et celui de l’Economie et des finances ».

Insistant sur le déficit  en personnel de santé, la ministre Sangaré dira qu’au Mali, il y a 6 médecins pour 10 000 habitants ; ce qui est très loin des normes de l’OMS. Et de mettre un accent sur la sensibilisation en vue d’améliorer la qualité des soins dans tous les établissements de santé. Elle précise que les mesures de sanctions ne sont pas priorisées. Mais son département associe fortement l’Ordre des médecins pour des vérifications et les incitations en direction de tous les établissements de santé pour qu’ils se mettent en règle, et ce dans les meilleurs délais.

Dans leur présentation du rapport d’examen des textes, le président de la Commission santé du CNT, Dr Mamadou Sory Dembélé et son rapporteur,  Aboubacar Sidik Fomba se sont appesantis sur les changements opérés par ces nouvelles dispositions. Ceux-ci ont pour but de rendre les soins de qualité, accessibles et bien appuyés par l’Etat. « Le changement qui sera introduit à travers la création de l’Agence nationale d’évaluation et d’accréditation des établissements de santé (ANAES) ne peut être supporté exclusivement par le budget de l’Etat ». Ils précisent que le gouvernement ambitionne « une amélioration du système de financement de la santé ».

La Commission santé a alors fait des recommandations au gouvernement pour l’atteinte des objectifs de ces deux lois. Il s’agit de l’opérationnalisation rapide, efficace et efficiente de l’ANAES par sa dotation en ressources humaines, matérielles et financières, la prise en compte de l’effectivité de la spécificité des services de santé dans le cadre du code des marchés publics, le renforcement des compétences du personnel de l’agence afin de mieux maîtriser toutes les procédures, méthodes et techniques devant faire l’objet de l’accréditation.

Après la phase des débats qui a permis aux conseillers Amadou Maïga, Gabriel Coulibaly, Adama Fomba, Younoussa Touré, suivi des explications claires et convaincantes de la ministre de la Santé, appuyé par Dr Mamadou Sory Dembélé, le président de la Commission santé du CNT, les deux textes ont été finalement votés à l’unanimité des conseillers présents. Ce qui donne une note d’optimisme et de confiance à la ministre Diéminatou Sangaré par les représentants du peuple. Un ministre qui s’est réjoui dans l’adoption de ces textes avant de promettre travailler de concert avec le CNT et d’autres membres du gouvernement pour améliorer le quotidien de ses compatriotes, dans le contexte du Mali kura.

Bruno D SEGBEDJI