L’ARMEE S’INSTALLE AU NORD: .Le Colonel Assalat tué.

Dans la nouvelle crise du nord du Mali, le voile se lève : le pays fait désormais face à une vaste machination avec son lot d’intoxication alimentée par certains médias français. Des médias envahis par les responsables d’un soi disant Mouvement de libération de l’Azawad. En fin de semaine dernière, cette campagne d’intoxication, savamment orchestrée dans le seul but de basculer le Mali dans un cycle de violence, a tourné au ridicule avec des « informations » qui indiquaient que les « combattants du Mnla se sont retirés des villes de Ménaka, Aguelhoc et Tessalit… ». Or, 24 heures avant, les responsables de ce mouvement, tout en revendiquant les attaques de Ménaka, Aguelhoc et Tessalit, prétendaient avoir pris le contrôle de ces trois villes. Question : Comment une rébellion dont l’intention est de libérer un territoire, peut prendre le contrôle d’une partie de ce territoire et se retirer de son gré ?

En réalité, ni Ménaka, encore moins Aguelhoc et Tessalit, n’ont été contrôlés par la horde de rebelles, auteurs des attaques. Ceux-ci ont lamentablement échoué face à la détermination des éléments des forces armées et de sécurité déployés dans ces localités. Et la situation est sous contrôle, indique une source militaire.

A Ménaka c’est un colonel libyen, Mohamed Nazim qui est à la base de l’attaque. Là, la riposte de l’armée, après les premiers moments de surprise, a été immédiate après l’attaque. En fait, dans cette localité, les rebelles ont bénéficié  de la complicité d’une partie du camp des gardes, où des éléments ont pointé leurs armes contre leurs compagnons dès l’arrivée des rebelles. Malgré tout, les soldats et gardes de l’armée régulière ont tenu la ville, jusqu’à l’intervention de l’aviation, indique une source sécuritaire. Ainsi, les renforts envoyés d’autres garnisons sont arrivés à Ménaka, le mercredi 18 janvier à 14 heures. Entre temps, l’aviation avait fait le ménage.

Dans les combats, les rebelles enregistrent de lourdes pertes en hommes et en matériels. Pour la petite histoire, à Ménaka, lorsque les populations ont aperçu les avions dans le ciel, elles sont sorties dans les rues pour applaudir…Et dès le rétablissement de l’ordre, les mêmes populations ont apporté leurs concours aux soldats dans la traque des rebelles qui s’étaient infiltrés dans la ville, précise notre source.

Le vendredi dernier, au moment où l’armée fêtait ses 51 ans, Ménaka était complètement sous le contrôle des unités des forces armées et de sécurité. La sécurisation de la ville était placée sous l’autorité du colonel Didier Dacko. Le même jour, les hommes du colonel Ould Meydou, qui étaient les premiers arrivés en renfort, ont quitté la ville pour rallier une autre zone.

Aguelhoc : débandade des rebelles

Le mercredi 18 janvier, les rebelles changent de cible. Ils s’en prennent à la localité d’Aguelhoc (région de Kidal) où les rebelles étaient dirigés par le colonel déserteur Ba Ag Moussa. Dès le matin, la garnison militaire essuie des salves d’obus tirés à partir de positions situées à une dizaine de kilomètres du village. L’infirmerie de la garnison est en partie touchée par un obus. Mais, les soldats sont arrivés très vite à localiser les rebelles. La riposte est organisée. Les engins lourds (Brdm) de l’armée entrent en action. Les rebelles, à bord de véhicules légers, tentent de s’enfuir. Ils sont alors soumis à des tirs d’engins blindés. Selon un communiqué du ministère de la défense et des anciens combattants, les rebelles  ont enregistré 35 morts, de nombreux blessés et des véhicules détruits.

Une source sécuritaire contactée par L’Aube indique que le nombre de morts serait plus élevé que les 35 avancés dans le communiqué du ministère. Aussi, les rebelles ont abandonné plusieurs véhicules avec leurs chargements d’armes et de munitions.

Le colonel El Hadj Gamou que nous avons joint au téléphone, le samedi dernier, est formel : l’armée est bien installée et contrôle la situation à Aguel Hock.

Tessalit : plusieurs rebelles tués

Le plus gros revers subi par la horde d’apatrides est intervenu le même mercredi lorsqu’ils ont tenté d’arrêter un convoi de l’échelon tactique inter armes positionné à Tessalit et qui quittait cette localité pour une mission. L’embuscade des rebelles était dirigée par le colonel (déserteur) Assalat Ag Habi, ex haut fonctionnaire au ministère de l’énergie et de l’eau. Au cours de l’accrochage, 4 véhicules des rebelles auraient été détruits. Au bout d’intenses combats, les assaillants abandonnent la partie en laissant derrière eux 10 morts, selon le ministère de la défense et des anciens combattants. A en croire plusieurs sources, le chef du groupe, auteur de cette embuscade, le colonel Assalat aurait été tué avec 3 de ses officiers. La mort de Assalat qui avait été intégré à la suite du Pacte national (1992) a été confirmée, le vendredi dernier, par une source proche de l’état-major opérationnel basé à Gao.

C.H. Sylla

 

L’Aube 24/01/2012