L’appel pressant du chef de la junte Colonel Assimi GOITA à la CEDEAO «Ces sanctions pourraient contribuer à renforcer l’économie souterraine dans notre sous-région »

Le colonel Assimi GOITA, président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) a tenu un discours, le mardi 15 septembre 2020, à Accra au Ghana, à l’occasion de la réunion entre des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO (Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et le CNSP sur la situation sociopolitique au Mali. En effet, le Colonel Assimi GOITA, président du CNSP a lancé un appel pressant à la CEDEAO pour la levée immédiate de toutes les sanctions contre le Mali.

« Les sanctions décrétées par la CEDEAO contre le Mali interviennent dans un contexte particulier marqué par les difficultés économiques causées par la pandémie de la covid-19 et par des défis sécuritaires sans précédent au Mali et dans notre sous-région. Il convient d’attirer l’attention sur la nature de ces sanctions qui affectent durement les populations déjà fragilisées par la crise multidimensionnelle. Le maintien de ces sanctions risque d’annihiler les efforts importants fournis par la communauté internationale et de remettre en cause les fragiles acquis des actions de la lutte contre le terrorisme, engagées par les FAMA avec le soutien de la MINUSMA, de BARKHANE, du G5-Sahel et des autres partenaires bilatéraux. L’arrêt des transactions financières et des flux économiques et commerciaux a de graves conséquences sur l’économie malienne. Oui, ces sanctions pourraient contribuer à renforcer l’économie souterraine dans notre sous-région, en intensifiant les transferts financiers hors système bancaire, donc échappant à tout contrôle », a commenté le colonel Assimi GOITA, président du Comité national pour le salut du Peuple (CNSP) devant les chefs d’Etat de la CEDEAO.

Selon lui, depuis les événements du 18 août 2020 et en dépit des actions pour la stabilisation de la situation sociopolitique en cours, le Sommet ordinaire de la CEDEAO, tenu le 07 septembre 2020, à Niamey au Niger a maintenu les sanctions prises contre le Mali, lors du Sommet extraordinaire du 28 août 2020.

 

Il a souligné avec force que si l’embargo était maintenu, cela serait dramatique pour un pays enclavé comme le Mali. Pour preuve, indiqué –t-il, 90% des produits manufacturés consommés au Mali sont importés. « L’embargo a exclu certains produits : denrées de première nécessité, produits pétroliers et énergétiques, produits pharmaceutiques. Cependant, il faudrait réapprécier la nature des mesures édictées surtout au niveau du système bancaire afin de faciliter les transactions financières, faute de quoi les opérateurs économiques ne pourront plus continuer à assurer l’approvisionnement du pays en denrées de première nécessité et en produits pétroliers. Or, le niveau des stocks de ces produits a considérablement baissé. La prolongation de cette situation impactera inéluctablement la vie des populations. Je lance un appel pressant pour la levée immédiate de toutes les sanctions contre le peuple malien qui s’est résolument engagé depuis les journées de concertation nationale, du 10 au 12 septembre 2020, dans un processus de transition inclusif, transparent et pacifique », a conclu le colonel Assimi GOITA.

A.DISSA