L’année académique démarre sur fond de crise: Le SYNEB ouvre le bal avec 120 heures de grève

Cette rencontre avec les hommes de média était animée par le Secrétaire général du SYNEB, Amadou Coulibaly, avec l’assistance de son adjoint, Modiké Dabo et des autres membres du Bureau exécutif national du SYNEB. Pour cette année scolaire 2011-2012, les enseignants de l’éducation de base semblent décidés à obtenir la satisfaction de toutes leurs doléances, notamment en ce qui concerne leur reclassement dans la fonction publique de l’Etat et la cessation du recrutement des enseignants dans la fonction publique des collectivités. Et, déjà, le SYNEB compte bien marquer cette rentrée scolaire en donnant le ton. Il projette en effet une grève de 120 heures, courant de la date de la rentrée au 7 octobre 2011.

«La fonction publique des collectivités est la dernière réforme en date de la liquidation de notre système éducatif», a déclaré le Secrétaire général adjoint du SYNEB. Avant de poursuivre que la fermeture des Instituts pédagogiques d’enseignement général (IPEG) et de l’Ecole normale secondaire (ENSEC), l’institution du concours d’entrée à la fonction publique, les départs volontaires à la retraite et les innovations pédagogiques incessantes et sans lendemain étaient déjà les premières formes de la liquidation du système éducatif planifiées par l’Occident. Modiké Dabo est convaincu que la fonction publique des collectivités est une volonté politique, qui s’affirme au détriment d’une volonté populaire. C’est pourquoi le SYNEB reste attaché à la seule fonction publique de l’Etat pour tous les enseignants, en tout cas au niveau fondamental.

Pour  l’occasion, le Secrétaire général adjoint a parlé de l’exemple du Sénégal pour éclairer l’assistance. Selon lui, dans le pays d’Abdoulaye Wade, après deux ans de volontariat, l’enseignant a la possibilité de signer un contrat à durée indéterminé avec l’Etat. «Et, par conséquence, il bénéficie des mêmes avantages qu’un fonctionnaire, sans intervention des collectivités. Nous demeurons convaincus au sein du SYNEB que la fonction publique des collectivités ne répond aucunement au souci du peuple, qui  veut voir son système éducatif sortir de d’une crise qui n’a que trop duré», a-t-il dit. Pour lui, la fonction publique des collectivités pour les enseignants est un système unique et propre à notre pays. «Comment des enseignants pourraient-ils comprendre que des enseignants qui exercent la même activité qu’eux soient soumis à des régimes différents?», s’est-il interrogé.

Douty Coulibaly, l’un des membres du Bureau exécutif national du SYNEB, a, de son côté exposé les points inscrits dans le préavis de grève du SYNEB. A l’en croire, ils sont au nombre de7. Il s’agit de la relecture de la loi n°09-035 du 10 août 2009 déterminant les conditions d’intégration des contractuels de l’administration dans les fonctions publiques de l’Etat et des collectivités, la correction des arrêtés d’intégration erronés, l’accélération du processus d’intégration à la fonction publique de l’Etat, le paiement immédiat des arriérés d’allocations familiales, l’arrêt immédiat des prélèvements sur les salaires au titre de l’AMO et le remboursement intégral des sommes prélevées et la révision de l’arrêté n° 3282/MATCL/SG du 11 août 2011 portant modalité du congé de formation et de la mobilité, notamment en son article 3.

Youssouf Diallo

Le 22 Septembre 29/09/2011