L’Alliance IBK-Mali 2012 contre la motion de censure de l’Assemblée nationale

Dans son discours d’ouverture, le président du regroupement,  Ibrahim Boubacar Keïta, a rappelé que l’amplitude de la crise actuelle fait que les Maliens ne peuvent absolument pas faire l’économie de l’analyse de la situation ayant conduit à l’effondrement de la Troisième République. Cependant, il faut noter que lors de sa session inaugurale, à Abidjan, le 7 juin 2012, les responsables de la communauté internationale, regroupés au sein du Groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali, qui a été mis en place par le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union  Africaine, ont bien compris la nécessité pour les Maliens de se réapproprier le destin du Mali.

 

A cet effet, a-t-dit M. Keïta, il nous faut connaître les causes de la crise globale affectant présentement notre pays afin de forger les solutions appropriées. Pour cela, il faut que les Maliens se parlent, qu’ils établissent ensemble le diagnostic de la crise actuelle, qu’ils en identifient les causes afin de pouvoir dégager les voies et moyens d’une sortie de crise susceptible de relever le pays. Et d’ajouter que c’est seulement à travers cette catharsis collective que les maliens pourront forger les outils de la reconstruction de leur unité nationale. La voie pour sortir du chaos multidimensionnel actuel est étroite. « Soyons clairs: la solution réside, avant tout, en nous-mêmes » a-t-soutenu mordicus.

Plan taillé sur mesure

Les participants se sont penchés sur quatre communications thématiques autour desquelles des débats ont été engagés notamment sur  la proposition d’une feuille de route de la transition, sur la situation sécuritaire, au Nord du Mali, sur la proposition d’un plan des activités électorales et les termes de référence du cadre de concertation nationale. A l’issue des débats des recommandations fortes ont été formulées conformément aux dispositions de l’accord cadre du 6 avril 2012, à la rencontre de Ouagadougou, à celle de Dakar et Abidjan, à la constitution du Mali, aux textes et traités sous régionaux ratifiés par notre pays.

Pour la proposition concernant la feuille de route, l’atelier a recommandé notamment que toute médiation à l’avenir se fasse en concertation avec les Maliens ; que les attributions de l’Assemblée nationale soient maintenues à l’exception de la motion de censure ; que le président de la transition préside le conseil des ministres, signe les décrets et promulgue les lois ; que la mission essentielle du gouvernement soit : la gestion de la crise du nord et l’organisation d’élections libres et transparentes.

Pour ce qui est de la situation sécuritaire au nord du Mali, la rencontre a recommandé entre autres l’équipement adéquat des forces armés et de sécurité du Mali en matériels adaptés en vue de faire face à la libération immédiate des trois régions du Nord et de la partie nord de la région de Mopti ; la mise en œuvre du plan d’urgence alimentaire et du corridor humanitaire par le gouvernement de la transition, l’assistance technique et financière urgente en matière de santé, d’hydraulique et d’électricité dans les trois régions du nord aux fins de prévenir d’autres catastrophes.

Concernant la proposition de plan des activités électorales, l’atelier a recommandé notamment l’audit du fichier et de tout le processus électoral du Mali par des experts externes ; l’élaboration d’un fichier électoral fiable et la confection de cartes d’électeurs biométriques avec photos incrustées ; l’utilisation des bulletins à souches numérotées apparentées aux bureaux de vote. Pour la proposition des termes de référence de la concertation nationale l’atelier a réaffirmé son attachement à un Mali laïc, un et indivisible non négociable.

Moussa Dagnoko

Le Républicain Mali 25/06/2012