La ville D’Aguelhok attaquée et carnage au camp militaire

 

 

Dans le camp rebelle, plus d’une quarantaine de combattants ont été tués et quatre (4) véhicules d’intervention bruler, du camp loyaliste un seul mort. Au paravent les rebelles avant de procéder à leur opération, ont d’abord pénétré dans l’enceinte de L’Institut de formation des maitres (IFM) d’Aguelhok pour prendre en otage les élèves et quelques professeurs. Ils les ont amenés à 3 km de la ville avant de les parquer au bord d’un oued ou ils étaient gardés jusqu’à la fin du combat. C’est la cour de L’IFM, à 100 mètres du camp militaire, qui a servi comme base repli des rebelles. Aux dires des élèves-maitres de L’IFM, témoins de ses moments douloureux, les assaillants avant de les libérer, les ont dit qu’ils n’ont pas besoin de la population et des civils, mais plutôt des porteurs d’uniformes. Aussi qu’ils ne veulent pas d’ATT et son gouvernement ni leur manière de gouverner le Pays. Mais, cela ne les ont pas empêchés de dépouiller les élèves-maitres de leur argent et effets personnels.

Les éléments armés blessés dans leur orgueil et dans leur dignité se sont engagé à nouveau dans une ferme détermination pour venger la mort de leurs frères en préparant, cette fois-ci, une véritable expédition punitive dans le camp militaire d’Aguelhok, le 24 janvier 2012. A 5h du matin, les rebelles ont positionné leur arsenal de guerre et ont commencé a tiré sur le camp militaire. Les soldats loyalistes, retranchés dans la caserne, ont répondu au coup par coup. Après deux heures d’échanges de tirs, l’armée malienne a cessé de répliquer. Selon nos sources d’informations, elle n’avait plus de munitions pour continuer la résistance? Ce qui a permis aux assaillants de mener un assaut final contre le camp avant de s’adonner à un carnage, qui dépasse tout l’entendement. Bilan a été horrible : du côté de l’armée malienne, aux dires de nos témoins, environ 150 à 160 soldats tués par les rebelles y compris le capitaine du camp un BRDM brulé, un autre enlevé. Des magasins et boutiques incendiés, les locaux de la sous-préfecture saccagés, la maison du maire touché , les bureaux de L’IFM transformés en cendre.

Du coté des bandits difficile pour nos témoins de compter le nombre de morts. Après leur sale besogne, les assaillants se sont repliés tranquillement dans le grand Sahara en emportant avec eux tout ce qu’ils pouvaient. C’est après leur départ vers 10h qu’un hélico de guerre appartenant à l’armée malienne a fait un passage et a tiré une seule fois sur l’IFM croyant que l’ennemie était toujours loger dedans C’est vers les environs de 13h que les renforts maliens sont arrivés sur les lieux. Ils étaient dirigés par le Colonel-Major El hadj Gamou, ancien Commandant de la première région militaire du Mali (Gao). Les secouristes ont, semble-t-il, trouvé une ville morte et abandonné à son triste sort.

Au moment fort du combat la population a pu s’enfuir pour se réfugier dans le village de Inanizille à 15 km d’Aguelhok. Les éléments dépêchés par l’Etat-Major n’ont pas rencontré les forces ennemies sur le champ de bataille, ils ont pu quand-même faire les funérailles, avec le concours des élève-maitres de l’IFM, des braves soldats loyalistes tombés sur le champ de l’honneur, en défendant la localité d’Aguelhok. Selon nos témoins, les bandits en quittant la localité sinistrée, ont laissé un message, selon lequel, la prochaine attaque visera le camp de Kidal. Les élève-maitres de L’IFM d’ Aguelhok ont pu joindre Gao grâce au boulanger Hamma, qui a financé leur voyage en raison de 10.000 par élève. Ceux qui n’ont pas de domicile dans la cité des Askia ont été logés à la maison des jeunes de Gao où ils ont reçu la visite du gouverneur de la 6ème région, le Général Mamadou Adama Diallo. Le Maire d’ Aguelhok aussi a amené avec lui un convoi d’élève-maitres à Kidal.

Il semblerait qu’ils seront répartis dans les différents IFM de leur choix. Ils ont besoin d’une assistance psychologique, après vécu les atrocités d’Aguelhok. Les populations, qui ont été invitées à collaborer avec les forces armées et de sécurité, veulent être édifiées sur tout ce qui s’est passé à Aguelhok. Elles ont besoin d’être clarifiées sur le déroulement des événements. Et déjà un réseau de recrutement des jeunes de Gao pour grossir le rang des rebelles du MNLA vient d’être démanteler et certains de ses responsables ont été aussi arrêtés avec leur tête un chef de fil en la personne d’Issoufi KEYSSOU employé de l’Agence de Développement du Nord (ADN) Gao.

Sangho Souleymane Correspondant du ‘’Le Scorpion’’ à Gao 02/02/2012