La guerre, et après ?

C’est le cas présentement sauf que pour le moment, il n’y a que ces mouvements  sur le terrain. Sont-ils en poste avancé par indiscipline ou de concert avec la hiérarchie militaire? La question n’est pas stupide. Prudence en tout cas, même si la présence de Ganda Iso à Douentza soulève chez les populations l’espoir d’une libération dont elles avaient fini par douter.

A Douentza cependant, Gando Iso passe pour avoir avec les salafistes un gentleman agreement fondé sur la chasse aux indépendantistes du Mnla. Mais deux problèmes : l’islam salafiste à côté de l’islam local, lui confrérique et jusqu’où les barbus resteront gentlemen. Alors, soyons sûrs que le compromis de Douentza ne vise pas à terme à sous-traiter l’agenda fondamentaliste. Car là s’arrête le volontariat, la milice commence. Un flou artistique dont Aqmi  ne prend pas le risque à Gao, Kidal et Tombouctou où son emprise n’est pas partagée. En effet, s’ils veulent reprendre sans l’armée nationale ces citées annexées, les groupes d’autodéfense devront donc combattre pied à pied des conquérants féroces. L’addition pourrait être très lourde.

Mais la grande inconnue c’est l’avenir de milliers de volontaires formés aux armes. Leur intégration dans l’armée demande de grands moyens alors qu’il faut inévitablement relever les conditions de nos soldats si nous voulons une armée républicaine. Or, démobiliser ces « héros »  après la guerre, c’est prendre le risque d’en faire des milices. Privatisation de la sécurité donc ? Voilà désormais un des plus sérieux défis du Mali !

Adam Thiam

Le Republicain