« La France a une part d’Afrique en elle » : le vibrant hommage d’Emmanuel Macron, qui appelle à honorer les soldats africains parmi les libérateurs de la France

Ce 15 août 2019 à Saint-Raphaël (Var), en présence d’Alpha CONDÉ, président de la Guinée, et d’Alassane OUATTARA, président de la République de Côte d’Ivoire, le président de la République française Emmanuel MACRON a saisi l’occasion des commémorations des 75 ans du débarquement de Provence pour rendre un vibrant hommage aux combattants des régiments d’Afrique qui ont contribué à la libération de la Provence et de la France.

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« La France a une part d’Afrique en elle » et « Cette part fut celle du sang versé (…) les vies de ces héros d’Afrique doivent faire partie de nos vies de citoyens libres parce que sans eux nous ne le serions pas » : ces deux phrases, extraites du discours d’Emmanuel Macron (téléchargeable in extenso ci-dessous) passeront dans doute dans l’histoire comme parmi les plus emblématiques qu’un président français aura prononcées en hommage aux soldats africains, frères par le sang versé pour libérer la France.

Cet hommage du 15 août n’est pas pour autant le premier qu’Emmanuel Macron rend au sacrifice des soldats d’Afrique. Le 12 juillet dernier, lors des Échanges avec la diaspora africaine, le Président de la République avait évoqué les soldats de l’Armée noire : « Ils ont donné leur vie, parfois pour des territoires qu’ils n’avaient jamais foulés avant. Et en étant pendant très longtemps jamais reconnus. Ils font partie de notre mémoire, de notre histoire. »

L’année dernière, à Reims lors des commémorations de la fin de la Première guerre mondiale, Emmanuel Macron avait également souhaité rendre hommage à l’Armée noire, ces 200 000 soldats africains, issus des colonies, qui avaient fait le sacrifice de leur vie pour la France en 1914-1918.

15 août 1944, minuit : le débarquement
de Provence commence

Si le débarquement de Normandie, survenu deux mois plus tôt, est célèbre dans le monde entier, le débarquement de Provence, qui commence le 15 août 1944 à minuit, n’est que très peu connu.
La valeur symbolique de cette part de l’Histoire est pourtant forte. Car si la France était bien présente en Normandie, ce sont les Alliés qui constituaient la majorité des forces. En Provence, ce sont les Français qui fournissent l’essentiel de l’effort, participant ainsi pleinement à la reconquête de leur pays.
Cet épisode est aussi celui du sacrifice de dizaines de milliers d’Africains contribuant à sauver l’honneur de la France : c’est la première fois depuis 1940 qu’une armée française foule le sol national. Après l’humiliation de la débâcle, l’Occupation et les heures sombres de la collaboration : l’heure est à la reconquête du pays.

Dans la nuit du 14 au 15 août 1944, 600 volontaires issus des commandos d’Afrique arrivent au Cap Nègre en escaladant des falaises. Pendant que les Allemands sont occupés à les neutraliser, d’autres soldats alliés s’emparent de la zone et libèrent le passage.
À 8 heures, près de 95 000 soldats alliés lancent simultanément un assaut sur 18 plages entre Cavalaire et Saint-Raphaël. En supériorité numérique et aidés par la Résistance qui prépare ce Jour J depuis des semaines, le succès des alliés est rapide. Seuls quelques théâtres d’opération bien protégés par l’ennemi résistent.

À l’issue de cette journée, Cogolin, Grimaud, Sainte-Maxime et Saint-Tropez sont libérés.
16 août 1944 : l’armée française 
débarque en Provence
Le lendemain, c’est au tour de l’armée française dirigée par le général Jean de Lattre de Tassigny de débarquer en Provence.

Environ 250 000 soldats composent cette armée nationale reconstituée. Parmi ses combattants, certains viennent de la métropole, d’autres sont des Résistants de la France des Outre-mer mais la très grande majorité vient d’Afrique et de l’Empire colonial. Spahis et zouaves, tirailleurs sénégalais et algériens, goumiers et tabors marocains, marsouins du Pacifique et des Antilles : tous ont combattu avec honneur et courage pour défendre des valeurs et une terre que beaucoup ne connaissaient pas.
La reconquête des territoires est plus rapide que prévu. Toulon est libéré le 23 août, Marseille le 29, et les soldats du débarquement de Normandie sont rejoints le 12 septembre en Bourgogne. L’objectif est atteint : l’occupant est envoyé hors de France, qui est sur le point d’être entièrement libérée du joug nazi.

L’appel aux maires de France
à honorer les soldats africains

« Ils sont des milliers à s’être sacrifiés pour défendre une terre lointaine, une terre souvent inconnue, une terre jusqu’alors jamais foulée, une terre à laquelle ils ont à jamais mêlé leur sang », a relevé le chef de l’État.  » Les vies de ces héros d’Afrique doivent faire partie de nos vies de citoyens libres. (…) Sans eux, nous ne serions pas. 
C’est pourquoi je lance aujourd’hui un appel aux maires de France pour qu’ils fassent vivre, par le nom de nos rues et de nos places, par nos monuments et nos cérémonies, la mémoire de ces hommes qui rendent fiers toute l’Afrique et disent de la France ce qu’elle est profondément : un engagement, un attachement à la liberté et à la grandeur, un esprit de résistance qui unit dans le courage »
, a déclaré le President de la République française.

Source : élysée.fr – Adaptation éditoriale : AfricaPresse.Paris