La dissidence de la CPA réagit aux propos d’Ibrahim Ag Mohamed Assaleh: «Dans le gouvernement, je ne suis pas au courant qu’il y ait un pourcentage réservé à un quelconque groupe ou mouvement»

ibrahim ag mohamed assaleh

1. La CPA, c’est d’abord Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, qui l’a e avec ses combattants à Hassilabia, pendant que Ibrahim Ag Mohamed Assaleh se promenait à Niamey, où il négociait l’éventualité de son retour au MNLA, d’où il avait été radié et exclu.

Nous avons pensé que l’homme pouvait changer et donné le titre de Président de la CPA. Mais on s’était trompé, car il ne changera jamais. Mais les fondateurs de la CPA, avec à leur tête Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, lui avaient confié cette présidence tout en ayant l’œil sur lui.

Ainsi, il était convenu qu’à la moindre faute ou détournement des objectifs de la CPA, il devait dégager. C’est ce qui est arrivé. Il a été exclu de la CPA et ne doit plus parler en son nom.

Cela est simple à vérifier. Prenez le Bureau politique de la CPA actuel, il comprend tous les fondateurs de notre coalition qui l’ont valablement représentée partout dans les négociations, excepté Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, qui continue à encombrer le MNLA, d’où il avait été chassé

2. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’Ibrahim Ag Mohamed Assaleh n’a pas été radié ou exclu que par la CPA, il a aussi été radié et exclu par le MNLA et est aussi indésirable au sein de la CMA.

3. Pour le cas spécifique d’Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, il n’est plus à la CPA, dès lors qu’il a trahi ses objectifs et qu’il en a été définitivement exclu, par communiqué du Secrétaire Général, suite à des consultations dans nos bases militaires et dans les camps des réfugiés, et par l’Assemblée générale de la CPA, tenue à Lerneb le 28 juin 2015, à l’issue de laquelle un nouveau Bureau exécutif a été mis en place, avec à sa tête Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, signataire de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali au nom de la CPA.

4. Les informations réelles concernant Ibrahim Ag Mohamed Assaleh sont qu’il encombre le MNLA, du point de vue sentimental et familial, en faisant intervenir des proches qui, eux-mêmes, ont des difficultés à le canaliser. Il n’a pas non plus leur confiance pour avoir une place dans le Comité de suivi en son nom propre et au sein du MNLA, sous couverture de la CMA, signataire le 20 juin 2015, laquelle a annoncé publiquement à la réunion du Comité de suivi du 21 juin 2015, en présence de toutes les parties, y compris la médiation, qu’elle ne savait de quel bord Ibrahim Ag Mohamed Assaleh serait aujourd’hui et qu’il aille se débrouiller. Ce qui fait qu’il devient encombrant aussi à ce niveau.

Connaissant l’homme, je peux vous assurer que, comme dit par lui dans votre article le concernant, personne ne l’a mandaté pour parler au nom de la CMA (MNLA, HCUA et MAA), signataire le 20 juin.

5. Pour le cas de la CPA, je pense que la polémique est close depuis le 15 mai 2015, date à laquelle elle a engagé solennellement ses militants et ses combattants dans la paix, en paraphant l’Accord. Tout individu ne se retrouvant pas dans cet engagement n’est pas de la CPA.

Quant au cas spécifique de Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, c’est un frère, un cousin et un ami. Il peut revenir en famille (la CPA), mais il n’est pas fait pour la diriger. Nous pourrons toujours lui trouver quelque chose pour être utile à lui-même, à sa communauté et au Mali, car il a aussi d’autres qualités, s’il le désire bien.
Pour le reste, il est libre de rejoindre le mouvement de son choix, mais, pour la CPA, le bateau a démarré depuis le 15 mai 2015. Il ne va ni tanguer ni chavirer, jusqu’à arriver à bon port.

6. Concernant les quotas dans le gouvernement et autres, je ne suis pas au courant qu’il y ait un pourcentage réservé à un quelconque groupe ou mouvement. Ce que je sais, c’est qu’il y aura une représentativité significative, mais ce qu’Ibrahim ne doit pas oublier, ce que l’Accord est inclusif pour tous les Maliens et que le Nord ne concerne pas seulement la CMA. Il y a aussi la Plateforme et tous les autres, sans oublier que nous sommes dans un processus de régionalisation. Donc je pense que l’on doit même dépasser certaines considérations et aller à l’application de l’Accord car il y a beaucoup de profit dedans pour nos populations. Quoi que l’on fasse, il sera bénéfique pour elles. Alors allons à sa mise en œuvre et on verra…

7. Concernant la mise en place du Comité de suivi, je vous confirme qu’il n’y a aucun problème ni ambigüité, encore moins de préalables, à le mettre en place, car on était d’accord depuis Alger que les négociations étaient closes et qu’aucun article de l’Accord ne serait modifié. Sinon, on aurait tenté, et réussi, de continuer à négocier le statut de l’Azawad avant de signer. Lle gouvernement aurait également tenté d’insérer ses douze pages d’amendements, ainsi que la Plateforme, qui avait aussi des amendements.

Bref, tout cela pour vous dire que dans l’Accord d’Alger, il n’y a qu’un seul et unique article qui concerne la composition du Comité de suivi de l’accord, c’est l’article 58. Il stipule que «Le Comité de suivi de l’Accord est composé des représentants du Gouvernement, des représentants des mouvements signataires du présent accord et de la médiation». C’est en vertu de cet article et du caractère inclusif du processus que les parties ont signé l’Accord.
Les parties doivent se conformer à cela, sinon elles seront taxées de faire obstruction à la mise en œuvre de l’Accord et, par conséquent, passibles des sanctions prévues par la récente Résolution des Nations Unies. C’est le rôle de la médiation et de la Minusma de faire appliquer les engagements et les textes, et c’est cela le chemin vers la paix, tant recherchée.

Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun,
Secrétaire général de la CPA

Source: Le 22 Septembre 13/06/2015