La CEDEAO présente sa stratégie régionale pour la migration de la main-d’œuvre, visant à renforcer la mobilité, les droits des travailleurs et l’intégration en Afrique de l’Ouest.

Une étape historique dans le processus d’intégration régionale de l’Afrique de l’Ouest a été franchie ce 13 mai 2025 à Accra, avec la tenue de l’atelier de validation de la Stratégie et du Plan d’action de la CEDEAO sur la migration de main-d’œuvre (2025–2035). Organisé par la Commission de la CEDEAO en collaboration avec ses partenaires techniques, l’atelier a réaffirmé l’engagement collectif à promouvoir une mobilité du travail sûre, régulière et fondée sur les droits dans l’espace communautaire.

Présidant la cérémonie d’ouverture, le ministre ghanéen de l’Emploi, du Travail et des Affaires sociales, Dr Abdul-Rashid Hassan Pelpuo, a salué cette stratégie comme « une opportunité opportune de passer de politiques fragmentées à des solutions régionales coordonnées », tout en réaffirmant le rôle moteur du Ghana dans la promotion d’une gouvernance inclusive du travail.

Représentant la Commissaire au Développement Humain et aux Affaires sociales de la CEDEAO, Professeure Fatou Sow Sarr, le Directeur du Libre Circulation des personnes et de la Migration, M. Albert Siaw-Boateng, a souligné « la nécessité d’un engagement collectif pour faire de la migration de main-d’œuvre un levier de croissance inclusive, de développement durable et de prospérité régionale, en conformité avec la Vision 2050 de la CEDEAO ».

Au nom du système des Nations Unies et des partenaires techniques, la Cheffe de mission de l’OIM pour le Ghana, le Bénin et le Togo, Mme Fatou Diallo Ndiaye, a insisté sur la nécessité d’harmoniser les systèmes de données, de renforcer les mécanismes de protection des travailleurs migrants, et de promouvoir des politiques nationales concrètes.

La représentante de la Commission de l’Union africaine, Mme Adaeze Emily Molokwu, ainsi que le Coordinateur régional du projet ILO-FMM2, M. Guite Diop, représentant le Bureau pays de l’OIT, ont salué le leadership de la CEDEAO, soulignant l’importance d’une élaboration des politiques inclusive et fondée sur des données probantes. Ils ont également appelé les États membres à harmoniser leurs instruments nationaux avec les cadres régionaux, afin d’assurer une mise en œuvre effective de la Stratégie, au service du développement durable, de la cohésion sociale et d’une mobilité accrue en Afrique de l’Ouest.

Au nom des États membres, le Président de séance et Directeur des salaires et de l’emploi du Ministère du Travail du Nigéria, M. Joseph Akpan, a souligné l’importance de veiller à ce que « la stratégie soit pertinente, réaliste et axée sur les résultats », tout en insistant sur la responsabilité partagée des parties prenantes pour garantir des résultats concrets.

L’atelier de validation s’est tenu à la suite d’une réunion virtuelle de prévalidation organisée le 6 mai 2025, et a rassemblé plus de 50 représentants des États membres, des partenaires sociaux régionaux et des agences de développement. Les participants ont procédé à un examen approfondi des cinq piliers de la Stratégie, de ses résultats escomptés et de ses indicateurs, aboutissant à sa validation finale.

En marge de l’atelier, la délégation de la CEDEAO a effectué plusieurs visites de courtoisie de haut niveau, notamment au Ministère ghanéen du Travail, à la Représentation permanente de la CEDEAO au Ghana et au Bureau de l’OIM à Accra, renforçant ainsi la volonté politique et la coopération technique interinstitutionnelle.

Soutenue par le Programme conjoint sur la migration de main-d’œuvre (JLMP), l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (Sida) et l’Agence suisse pour le développement et la coopération (SDC), la Stratégie s’inscrit dans le cadre de la Vision 2050 de la CEDEAO et du Protocole sur la libre circulation des personnes, tout en contribuant à l’architecture régionale marquant le 50ᵉ anniversaire de la Communauté.

La mise en œuvre de cette stratégie aura un impact direct sur la vie de millions de travailleurs ouest-africains, en formalisant les voies de mobilité, en renforçant les mécanismes d’intermédiation sur le marché de l’emploi et en élargissant l’accès à la protection sociale pour les travailleurs migrants. Une attention particulière est accordée à l’égalité des genres, à l’emploi des jeunes et à la reconnaissance des compétences et des qualifications — faisant de la migration un vecteur d’autonomisation, et non de vulnérabilité.

Au cœur de cette Stratégie se trouve un modèle de gouvernance anticipative fondé sur la responsabilité, la coordination interministérielle et la solidarité régionale. Elle appelle les États membres à traduire les politiques en actions concrètes à travers des plans nationaux intégrés, une volonté politique soutenue et un dialogue inclusif avec la société civile et les partenaires sociaux. À travers cette Stratégie, la CEDEAO se positionne non seulement comme facilitatrice de la libre circulation, mais aussi comme catalyseur du développement humain, du travail décent et de la prospérité régionale.

diasporaction.fr