KIDAL : Un réseau de téléphonie mobile autonome en gestation

Avec la probable installation d’une compagnie de téléphonie mobile propre à elle, Kidal veut marquer une rupture claire avec le pays. Si l’information se confirme, elle serait une provocation de trop de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

Depuis quelques jours la ville de Kidal attend avec ferveur l’arrivée d’un réseau de téléphonie mobile. Selon nos sources, il s’agit d’un réseau 3G différent des deux opérateurs nationaux de téléphonie (Sotelma/Malitel et Orange-Mali). A travers ce réseau de téléphonie, les chefs de l’ex-rébellion prescriraient clairement la sortie de l’Adrar des Ifoghas du giron national en matière de télécommunication, un des attributs de notre souveraineté nationale.
Pour la réalisation de ce projet, témoigne un habitant, des ingénieurs d’un pays arabe très proche des groupes armés ont été aperçus dans la ville. D’ailleurs l’implantation de ce réseau 3G découle de la volonté d’un souverain arabe, dont nous taisons le nom pour le moment, de mettre à la disposition de ses « frères » un outil de communication autre que ceux déjà existants.

L’annonce de l’arrivée de cette compagnie de téléphonie autonome intervient à un moment ou l’ex-rébellion a déroulé le tapis rouge pour la première fois à un ministre de la République.

Mais notre interlocuteur de confier que si le ministre de l’Energie et de l’Eau, Malick Alhousseyni, a été accepté à Kidal, c’est bien pour offrir l’électricité à la cité interdite. Kidal refuse toujours que les autres entités de l’Etat s’installent. Il continue de tenir la dragée haute à l’Etat central et à la communauté internationale, nonobstant la reconnaissance de l’intégrité territoriale du Mali par tous.

Interrogés, plusieurs responsables de la CMA ne confirment ni n’infirment cette information. Cependant, un tel projet cadre-t-il avec le contenu de l’accord ? L’accord déjà accorde moult faveurs et avantages qui font le lit du statut particulier pour la région de Kidal. Pourquoi un réseau autonome ? Qu’en pense l’Etat ?
Une chose est sûre, à Kidal, de nos jours, tout est possible dans la mesure où régulièrement des avions font la navette sans l’avis à plus forte raison l’aval des autorités compétentes.
A. M. C.