Khartoum poursuivra ses efforts pour une levée définitive des sanctions

Khartoum – Le Soudan a dit jeudi qu’il allait poursuivre ses efforts pour parvenir à une levée totale des sanctions américaines à son encontre, espérant que Washington revienne sur sa récente décision de prolonger de trois mois sa période de réflexion.

Mardi, le président américain Donald Trump a prolongé jusqu’au 12 octobre la période probatoire décidée à l’origine pour six mois par son prédécesseur Barack Obama.

En janvier, M. Obama avait levé une partie des sanctions américaines contre le Soudan et instauré cette période de probatoire avant une possible levée totale et définitive de l’embargo vieux de 20 ans.

Mécontent de la décision de M. Trump, le président soudanais Omar el-Béchir a suspendu les discussions avec Washington sur le sujet.

Son parti du Congrès national a affirmé jeudi qu’il tiendrait les Etats-Unis pour responsables si des troubles surgissaient dans le pays.

« Ceux qui ont pris cette décision devront assumer la responsabilité de toute conséquence politique ou sécuritaire résultant de cette décision », a affirmé à la presse le vice-président du parti du chef de l’Etat, Ibrahim Mahmoud.

Le chef de la diplomatie soudanaise Ibrahim Ghandour a lui tenté d’apaiser les tensions, promettant que Khartoum continuera à travailler avec Washington en vue d’une levée de l’embargo.

« Nous espérons que les Etats-Unis reviennent sur leur décision et tiennent leurs engagements », a-t-il déclaré jeudi à des journalistes.

Les ministères des Affaires étrangères et de la Défense « continueront à communiquer » avec leurs homologues américains pour s’assurer d’une levée des sanctions, a-t-il encore dit.

Pour obtenir la levée des sanctions, Khartoum devait répondre à une feuille de route en « cinq points », parmi lesquels figurent notamment la fin du soutien aux groupes rebelles au Soudan du Sud, la fin des hostilités dans les provinces du Darfour, du Nil-Bleu et du Kordofan-Sud et une coopération avec le renseignement américain contre le terrorisme.

Les Etats-Unis avaient imposé des sanctions au Soudan en 1997 pour son soutien présumé à des islamistes, dont le chef d’Al-Qaïda Oussama Ben Laden, tué dans un raid américain au Pakistan en mai 2011.

Washington justifiait également ces mesures en accusant Khartoum d’avoir recours à la politique de la terre brûlée contre une minorité ethnique rebelle au Darfour, province de l’ouest du Soudan en proie à un conflit meurtrier depuis 2003.

Cette guerre a fait plus de 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l’ONU, et vaut au président Béchir d’être visé par deux mandats d’arrêt internationaux pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

(©AFP / 13 juillet 2017 18h59)